L’obésité et ses différentes causes : le reflet de nos traumatismes ?

L’obésité est une maladie multifactorielle. Mais si la génétique, une mauvaise hygiène de vie, des médicaments ou un dérèglement hormonal jouent sur la prise de poids, nos traumatismes passés peuvent aussi en être à l’origine. Agressions sexuelles, blessures émotionnelles, nos kilos aussi ont une histoire.

Trop manger et ne pas être capable de s’en empêcher

Si se priver de nourriture à en mettre sa vie en danger est considéré comme un trouble du comportement alimentaire, on perçoit rarement la suralimentation comme une maladie. Au mieux, on est un bon vivant, une grosse gourmande, et on croque la vie à pleines dents. Au pire, on manque cruellement de volonté ou de connaissances en matière de nutrition.

Il y a pourtant un gouffre entre la gourmandise et l’hyperphagie. Faire des crises d’hyperphagie, c’est trop manger régulièrement sans pouvoir s’en empêcher. Ce n’est pas prendre du plaisir à ingurgiter de la nourriture en grande quantité. C’est se faire du mal, se sentir impuissant. Répétées, ces crises de boulimie où l’on ne finit pas par vomir nous font prendre du poids jusqu’à en devenir obèse.

View this post on Instagram

Lady of the Lake @zenbecky18

A post shared by JuliaBusatoPhotography (@juliabusatophotography) on

Répondre à la souffrance par la nourriture

À l’origine de cette suralimentation, il n’y a bien évidemment pas un manque de volonté. Car ce sont nos traumatismes passés, ce besoin de faire taire notre tristesse, notre souffrance, de les rendre inaudibles, de combler le vide qui nous poussent à manger encore et encore jusqu’à ne plus rien ressentir que l’envie de vomir.

Lorsque les blessures du passé refont surface, lorsque les cicatrices que nous gardons de relations abusives, d’événements traumatisants se réveillent, la nourriture devient alors une façon rapide et efficace de retrouver du confort.

Cet automatisme a deux conséquences tout aussi graves que la prise de poids. Il nous évite d’avoir à apprendre à gérer nos émotions. Il nous empêche également d’affronter nos problèmes et donc, de les résoudre.

Bien entendu, l’apaisement que procure la nourriture ne dure qu’un temps, car très vite, il laisse place à la culpabilité. À chaque crise, à chaque kilo pris, notre sentiment d’impuissance se trouve renforcé. Le cercle vicieux est enclenché.

Attouchements et agressions sexuelles : quand l’obésité cache des traumatismes indicibles

De récentes études ont mis en évidence le lien entre obésité et abus sexuels, notamment durant l’enfance. Les individus ayant subi des attouchements ou une agression sexuelle sont ainsi surreprésentés chez les personnes obèses.

Avoir subi une agression sexuelle augmente le risque de développer un trouble du comportement alimentaire. Ici comme souvent, la nourriture sert à faire taire la souffrance, à masquer la douleur, la honte et à compenser la tristesse.

Mais faire grossir son corps pour les personnes victimes d’abus sexuels, c’est aussi une façon de se créer une carapace protectrice. Le corps gros est une barrière entre soi et le reste du monde. Il protège des intrusions, des agresseurs.

Face à des problèmes de poids donc, ne passons pas à côté de maux plus profonds, véritables causes de notre obésité.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
Vous aimerez aussi

1 adulte sur 4 est en surpoids en Europe

Dévoilé le 3 mai 2022, un rapport de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) tire la sonnette d'alarme....

Grossophobie : 2 Français·es sur 3 considèrent que l’obésité vient « d’un manque de volonté »

Parmi la longue liste des discriminations auxquelles font face de nombreuses personnes, la grossophobie s’y ajoute. Elle sévit...

5 idées reçues sur le surpoids & l’obésité

Minceur, perte de poids, choquer le gras, anti cellulite, anti vergetures... les gros.ses ? Notre société n'aime pas....

Obésité : et si tout se jouait avant la naissance ?

Aujourd'hui, marque la Journée mondiale de l'obésité. Une maladie reconnue par l'OMS qui touche environ 2 milliards d'individus...

Être gros.se = un risque pour la santé ?

C'est LA question qui fait rage sur internet depuis que le dernier numéro de Cosmopolitan UK est sorti...

Comment aménager sa salle de bain lorsque l’on souffre de surpoids ?

Flâner dans son bain le temps d'une soirée, se détendre sous la douche, se préparer avant de sortir…...