Un scandale a récemment éclaté en Belgique après qu’une candidature a révélé le racisme et l’âgisme encore présents dans certains processus de recrutement. Natali Tshepupu, victime de cette discrimination, a obtenu une victoire judiciaire rare.
Quand un e-mail lève le voile sur les discriminations à l’embauche
En 2022, Natali Tshepupu postule à un poste dans un cabinet comptable belge. Son profil est solide et elle répond à toutes les exigences du poste : l’espoir est permis. Tout bascule lorsqu’elle reçoit, par erreur, un commentaire interne de la DRH où il est écrit « Pas mal, mais vieille et noire ». Loin d’être destinée à la candidate, cette phrase révèle ce que beaucoup soupçonnent sans jamais pouvoir le prouver : des critères illégaux, offensants et discriminants, au cœur de certains recrutements.
Entre choc, mobilisation et démarches en justice
D’abord choquée, Natali consulte ses proches qui l’encouragent à ne pas se taire. Décidée à dénoncer ce traitement, elle saisit l’agence publique Actiris et Unia, centre belge d’égalité des chances. Lui demander sa nationalité, son âge ou son origine fait écho à des expériences trop fréquentes de rejet, souvent subtiles, mais cette fois, la preuve en est flagrante. Interrogée par le média Standaard, elle confie : « Le racisme est souvent si subtil qu’on ne peut pas le prouver… Maintenant, il pourrait être prouvé et la justice serait là ».
L’entreprise tente de se défendre… sans convaincre
Loin de reconnaître l’évidence, l’entreprise se défend maladroitement en expliquant employer « d’autres personnes issues de l’immigration ». Une défense jugée insuffisante par la justice, qui souligne que cette attitude ne gomme en rien la discrimination subie.
Victoire devant le tribunal : un double dédommagement
Saisie de l’affaire, la justice belge tranche : le commentaire reçu constitue à la fois une discrimination raciale et un refus illégal basé sur l’âge. Le tribunal accorde à Natali un double dédommagement, validant la gravité de l’offense et lui offrant la reconnaissance officielle de son préjudice. Pour elle, ce jugement est un soulagement, mais aussi le symbole de la lutte contre la banalisation du racisme et de l’âgisme au travail.
Cet épisode met en lumière la nécessité de poursuivre la lutte contre les discriminations à l’embauche et rappelle que le « dérapage » digital n’est que la partie émergée d’un phénomène persistant. Il souligne également l’importance de connaître ses droits et de ne pas hésiter à faire valoir la justice face à ce type de comportements, aussi insidieux qu’inacceptables. Ce verdict donne ainsi l’espoir d’un avenir professionnel plus équitable…