Élections législatives : à quoi servent-elles vraiment ?

Le 12 et 19 juin prochain se tiendront les élections législatives en France. Participer à ce scrutin peut-il réellement changer nos vies ? Ces votes nous permettent de nommer des élu.e.s pour nous représenter à l’Assemblée nationale durant ce nouveau quinquennat. Et le choix de notre gouvernement actuel se réalise en grande partie à travers celui des député.e.s à l’Assemblée. Les 577 député.e.s font et votent des lois.

Retraites, financement des partis, des écoles ou des hôpitaux… ces représentants politiques peuvent en réalité avoir un impact concret sur les cinq prochaines années à venir dans notre nouveau gouvernement. Et le scrutin de cette année présente de nombreux enjeux pour le contrôle de notre démocratie.

Voter des lois et contrôler la démocratie à l’Assemblée nationale

Sauf dissolution, les député.e.s élu.e.s siègent durant cinq années à l’Assemblée nationale. Les élections législatives des dimanche 12 et 19 juin 2022 vont permettre d’élire les 577 député.e.s. L’élection se joue sur deux tours, et se fait par circonscriptions. Au premier tour cette année, nous comptons 6293 candidat.e.s, dont 44,2 % de femmes. Iels se présentent sous une étiquette politique, et l’administration du ministère de l’Intérieur leur attribue un parti. Et ces représentant.e.s vont « enrichir » leurs différents partis politiques. En effet, chaque député.e élu.e va rapporter 37 400 euros par an à son parti, tout comme les sénateur.ice.s.

Avec le Sénat, les 577 député.e.s forment le Parlement, et donc le pouvoir législatif de notre Ve République. L’Assemblée nationale est la deuxième chambre du Parlement, c’est donc elle qui a le dernier mot sur le vote des lois. En cela, les député.e.s ont un pouvoir considérable. Concrètement, ce sont celles et ceux qui proposent, encadrent, examinent, corrigent et votent les lois. L’Assemblée a ainsi un réel contrôle sur les choix du gouvernement. Les élu.e.s peuvent également le renverser, par une motion de censure (à la condition que celle-ci soit votée par une majorité de député.e.s).

Aussi, l’Assemblée peut faire ouvrir des commissions d’enquête pour éclairer certains dossiers sur les services publics ou certaines entreprises, par exemple. Bref, il s’agit d’un véritable contrôle de notre démocratie.

Les législatives pour changer le gouvernement en place ?

Ces élections législatives peuvent bouleverser l’identité gouvernementale actuelle. Le président de la République choisit premièrement un.e Premier.e Ministre (Elisabeth Borne aujourd’hui) et la formation de son gouvernement. Toutefois, les résultats du scrutin sont à suivre de près. Car les choix du président peuvent être contrecarrés par les nouveaux député.e.s.

Emmanuel Macron a besoin d’une majorité de député.e.s pour mener sa politique et faire voter ses lois et réformes. Depuis 2002, le président obtient la majorité absolue, faisant de ces élections une confirmation de sa politique. Mais cette année, tout n’est pas encore joué.

« Cette année, c’est la première fois qu’il y a un léger doute sur cette majorité. Entre la majorité absolue et la perte sèche de la majorité, un autre scénario est possible », explique le politologue Pascal Perrineau à FranceTV.

Quels sont alors les scénarios alternatifs ? Si le président n’obtient qu’une majorité relative de député.e.s, il sera obligé de prendre bien plus en compte les autres partis politiques. Autre scénario : si ce n’est pas En Marche ! qui récupère la majorité, la nouvelle majorité peut prétendre à choisir un.e Premier.e Ministre différent.e. Et donc une toute nouvelle composition du gouvernement et de sa politique.

Dans le cas inverse, si Emmanuel Macron remporte l’Assemblée, « il pourra s’appuyer sur sa propre élection et la confirmation avec les législatives, deux arguments solides pour dire que les Français.es ont validé son programme » comme l’explique Mathieu Gaillard, directeur d’études à l’institut Ipsos. Bref, que vous soyez pour ou contre le programme 2022-2027, à vos urnes !

Et vous ? Pensez-vous que ces élections soient utiles ? Allez-vous voter ? Venez en parler au forum de The Body Optimist.

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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