Travail : être une femme en surpoids est loin d’être un avantage…

Encore une étude qui nous fait dresser les poils… Selon les chercheurs de cette recherche américaine parue dans Plos One en novembre 2019, il ne fait pas bon d’être une femme en surpoids dans le monde du travail. Et ce, en éternelle contradiction avec les hommes ! On vous explique…

Surpoids au travail : les femmes perçues comme « drôles »

Cette étude regroupe en fait les résultats de six études complémentaires. Les conclusions montrent que le surpoids n’est pas un atout pour les femmes, surtout lorsqu’il est question de persuasion. À l’inverse, des hommes ronds sont perçus comme plus convaincants.

L’une des études se base sur les adjectifs associés à une personne en fonction de son poids. Ici, on demande à 116 Américains d’estimer le caractère de personnages fictifs selon 4 critères : persuasif, extraverti, drôle et attirant. Parmi les profils proposés, 2 sont de corpulence et de genre différents.

Résultat : plus une personne est grosse, plus elle est perçue comme drôle. Plus un homme est gros, plus il est perçu comme persuasif et extraverti. En revanche, c’est l’inverse total pour une femme ! Rebecca Puhl, directrice adjointe du Rudd Center for Food Policy and Obesity de l’Université du Connecticut, explique :

« Nous avons des idéaux très stricts d’attractivité physique féminine. Et si les femmes s’écartent de ces idéaux attendus, si leur corps est plus gros, elles ont tendance à être pénalisées. »

De leur côté, les chercheurs nuancent :

 « Nos résultats ne suggèrent pas que les hommes doivent grossir pour être considérés comme plus convaincants. Cependant, nos études invitent à une reconnaissance plus étroite des avantages qui peuvent s’accompagner d’inconvénients lorsque les gens ont un poids supérieur à la normale. »

En France, les conclusions ne sont malheureusement pas plus reluisantes. Au contraire…

Les femmes rondes 8 fois plus discriminées

La discrimination due au physique dans le monde du travail est plus que jamais au cœur des débats. Surtout depuis la parution de l’excellent « On ne naît pas grosse » écrit par Gabrielle Deydier. À l’époque, la France semble presque découvrir que oui, on peut être discriminé.e au travail parce qu’on fait plus qu’une taille 44.

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À ce titre, rappelons que le critère de l’apparence physique fait partie, avec l’âge, le sexe et la nationalité, des motifs illégaux de discrimination à l’embauche depuis quinze ans.

C’est en 2016 que l’Organisation internationale du travail et le Défenseur des droits publient un baromètre pour le moins inquiétant : 33 % des chômeurs interrogés disent avoir été confrontés à des questionnements en lien avec leur corpulence. Toujours selon ce baromètre, les femmes obèses s’estiment 8 fois plus discriminées en raison de leur poids que leurs comparses à l’IMC « normal ».

Même si nous n’avons pas de chiffres récents précis sur lesquels nous appuyer, force est de constater que les choses n’ont pas réellement changé en 2020. En témoigne cette interview recueillie par Europe 1 en avril 2019 et le dernier numéro de Télérama sur « Le fléau de la grossophobie ».

Avez-vous déjà été discriminée à l’embauche en raison de votre poids ? Vous sentez-vous moins estimée par vos collègues/supérieurs en raison de votre poids ? On vous attend pour en discuter sur le forum, dans la rubrique Témoignages grossophobie

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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