[Tribune] Summer body : à bas les diktats de la minceur !

Que celle qui ne s’est jamais sentie mal à l’aise avec son corps en feuilletant les pages d’un magazine féminin ou en scrollant le compte d’une starlette sur Instagram, lève la main. Et c’est encore pire quand sonne l’heure du… summer body. Nous devenons les pauvres victimes de cet idéal de beauté retouchée et inaccessible. Prête à tout pour atteindre ce Graal, quitte parfois à mettre notre santé en jeu…

Diététicienne positionnée aux antipodes du discours bien rodé des amaigrissologues et autres vendeurs de régimes (La diet à poil), je dis à bas les diktats de la minceur ! Finissons-en avec cet appauvrissement des critères de beauté. Remettons de la diversité corporelle dans nos magazines, sur nos réseaux. Il est grand temps de redéfinir ce qu’est « être belle » !

La cigale et son body

La cigale ayant bien bouffé pour ne pas se geler,

Se trouva fort dépourvue quand le temps des collants fut révolu.

Pas l’ombre d’un début d’abdos et une fesse pour le moins bien ramollo !

« Tu n’as qu’à crier famine » lui proposent les magazines…

« Ainsi tu rentreras dans ce petit maillot de bain… porté par notre si bien retouché mannequin »

Pauvre cigale… Et pourtant, comme elle, nous sommes des milliers à tomber tous les ans sous les coups du tant désiré… summer body.

L’obsession du « summer body » à nos portes

Alors comme ça, l’idée est qu’il y aurait un corps d’été et un corps d’hiver. Une sorte de « prêt à porter » des corps quoi… Certains magazines féminins et les réseaux sociaux affichent en effet fièrement la silhouette à porter cette année. Une silhouette haute couture semblerait-il, vu le petit pourcentage d’entre nous capable de se la payer.

Pas de bol, à la loterie des corps, tu n’as pas tiré le bon numéro. Disons que tu vas être un peu à l’étroit dans le modèle de cette année. Comme celui de l’année dernière non ?

Le message est clair : toi ma poule, ben tu n’es pas du DIOR ! Et si tu veux être belle, épanouie et avoir confiance en toi (selon les dires de certain.e.s) : RENTRE DANS LE MOULE. Beauté paupérisée par une diversité corporelle inexistante. Le slogan est parfaitement intériorisé et martelé par ta tête.

À cet instant, en feuilletant, en scrollant, tu te sens terriblement mal. Ton corps se résume à un tas… de complexes. Et le complexe fait vendre : on a testé pour vous la dernière trouvaille de l’industrie de la minceur, le Graal de la cuisse qui se touche, le pompon sur le bourrelet. Entre autres régimes « no frustration » qui promettent de manger de tout, mais à dose homéopathique évidemment, le discours est ainsi bien rodé.

Dissimulant la toxicité derrière une forme de cool attitude bienveillante « trop fun de maigrir ». Mélange d’injonction au contrôle et d’illusion de la facilité. Faut dire elles ont l’air de bien se marrer les nanas qui mangent de la salade sur les photos. Quel kiff wahou !

Fuck aux standards de beauté !

Mais dis-moi c’est ça que tu veux faire de ton corps ? Un objet ? Interchangeable au rythme des modes et des saisons. Un truc que tu vas pouvoir maltraiter pour le faire correspondre à un idéal standardisé. Vouloir te faire belle, mettre ton corps en valeur n’est pas le problème. Cela le devient quand c’est au détriment de tes besoins.

Petons leur moule. Fuck avec leurs standards de beauté ! Qui sont-ils après tout pour nous dire qu’être belle c’est ça ? Crée ta propre ligne… de haute couture et dis-toi qu’ils ont plus besoin de toi que toi d’eux ! Désabonne-toi aussi des comptes sur les réseaux ou des magazines qui te font souffrir ou qui remettent en question ton apparence. Abonne-toi à ceux qui te veulent du bien.

Militons ainsi pour des images qui reflètent la réalité et la richesse de nos diversités corporelles. Apprenons à remettre de la réalité sur nos corps minces, gros, zébrés de vergetures, les bons popotins ou les petits culs plats, les seins victimes de la gravité ou rikiki… à toutes ces différences qui font partie de nous et qu’il est possible de sublimer au lieu de les cacher, car c’est ça la réalité ! Moralité : quand sonnent les sirènes des standards imposés, si elle parvient à ne pas les écouter, tout l’été la cigale pourra danser.

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