Et si les anciennes catégories de personnalité ne suffisaient plus ? Après les débats sur les introvertis et extravertis, le concept d’otroverti bouscule la psychologie actuelle. Ces personnalités prônent une indépendance sociale et préfèrent la profondeur des échanges à l’appartenance groupale.
Qu’est-ce qu’une personne otrovertie ?
Théorisé par le psychiatre américain Rami Kaminski dans « The Gift of Not Belonging », la personne otrovertie ne se retrouve ni parmi les solitaires introvertis, ni les extravertis avides de vie sociale collective. Son rythme intérieur est indépendant : cette personne se sent à part dans les groupes, mais se connecte puissamment en duo. Pour elle, l’idée d’une « tribu » ou d’un fonctionnement de groupe induit malaise ou ennui.
Indépendance et libre pensée
L’otroverti aime la solitude sans souffrir d’isolement. Ce sont des « libres penseurs » qui préfèrent creuser leur propre chemin, loin de la bien-pensance ou des conventions sociales. Leur estime de soi se nourrit d’un rapport personnel aux autres, non de l’approbation d’un groupe.
Les figures emblématiques citées par le psychiatre Rami Kaminski ? L’écrivain, essayiste et journaliste britannique George Orwell, l’artiste peintre mexicaine Frida Kahlo, le physicien théoricien helvético-américain d’origine allemande Albert Einstein et l’écrivain austro-hongrois de langue allemande Kafka.
Une sensibilité et une empathie profondes
Souvent dotés d’une grande empathie, les otrovertis tissent des liens solides dans le tête-à-tête, préférant la qualité à la quantité en amitié. Leur goût pour les échanges authentiques les rend très fiables, même s’ils choisissent de rester en retrait de la dynamique collective. Pour le psychiatre Rami Kaminski, cette posture « aide à cultiver la paix intérieure et à mieux comprendre l’absurdité humaine ».
Un atout pour s’épanouir
L’otroverti se distingue aussi par la richesse de ses opinions, une confiance en soi qui ne dépend nullement d’une validation collective, et une capacité à se connaître vraiment. Cette liberté de penser lui permet souvent de naviguer la vie professionnelle ou personnelle autrement – parfois en marge, mais jamais hors du lien réel et profond avec autrui.
En définitive, l’émergence du concept d’otroverti invite à repenser notre vision binaire de la personnalité. Ni replié dans la solitude, ni avide de socialisation de masse, l’otroverti incarne une alternative subtile : celle d’un équilibre entre autonomie et lien authentique. Reconnaître et valoriser cette manière d’être permet non seulement de mieux se comprendre soi-même, mais aussi d’apprécier la diversité des liens humains.
