Les mots ont ce pouvoir d’adoucir les maux. Pendant le dernier confinement, bon nombre d’entre nous, grâce au temps libre qui nous était offert, se sont (re)plongé.e.s dans les livres poussiéreux qui trônent sur la bibliothèque. Eh bien savez-vous que la lecture est une thérapie en soi et qu’elle s’appelle même la bibliothérapie ? Alors pour ce confinement numéro 2, voici de quoi convaincre les plus réticent.e.s de troquer un livre contre un binge watch d’une série.
L’origine de la bibliothérapie
Née aux États-Unis, il y a 100 ans, la bibliothérapie, qui consiste à considérer et utiliser les livres comme de véritables outils thérapeutiques, n’est arrivée que récemment en France. Mais dans certains hôpitaux français par exemple, des infirmières, psychologues et bénévoles utilisaient déjà la bibliothérapie sans le savoir pour apaiser et accompagner les patients en fin de vie. En Angleterre, certain.e.s médecins prescrivent même des abonnements aux bibliothèques.
Ses bienfaits
Les livres ont le pouvoir de nous libérer de certains problèmes. Ils soignent nos chagrins et nos blessures, en nous faisant rire, voyager, aimer, pardonner. En voici les bienfaits principaux :
- Réduit le stress : dans une étude menée par l’Université du Sussex (Angleterre) en 2009, les chercheurs ont découvert que la lecture permettrait de réduire le stress de 68 % contre 61 % pour la musique et 54 % pour une tasse de thé.
- Améliore la qualité du sommeil : instaurer un rituel de lecture avant d’aller dormir incite notre cerveau à envoyer à notre corps un signal pour lui faire comprendre qu’il est temps de se reposer. C’est aussi un bon moyen d’éviter les lumières bleues de nos écrans…
- Améliore la mémoire : il faut bien se souvenir de tous les personnages et de l’intrigue !
- Trouver du sens : en lisant un bouquin, certaines émotions et sentiments peuvent raisonner en nous, nous faire sentir moins seul.e face à une situation qui nous désarçonne. Les livres regorgent de conseils et astuces pour améliorer le quotidien.
- Nous inspirer : on réussit à rentrer dans la peau d’un personnage, mais on pourrait très bien le devenir. En lisant, on devient un peu plus libre. Cela peut déclencher en nous un changement.
- Comprendre le monde extérieur (et intérieur) : par certaines lectures, on arrive à mieux comprendre l’environnement qui nous entoure et donc dénouer certains nœuds. Mais les livres nous invitent aussi à faire preuve d’introspection.
Vous l’aurez compris, le livre nous permet de nous créer une bulle, de prendre une pause, et de nous changer les idées. Il nous permet de découvrir d’autres horizons, d’élargir le nôtre, de libérer des blocages et de mettre des mots sur nos ressentis.
Son fonctionnement
Un livre ne sera « thérapeutique » que si on le veut bien. Nous devons adopter une position d’ouverture qui nous permettra de recevoir tous les bienfaits de cette lecture. L’acte de lire est tout aussi important que le contenu du livre.
Ensuite, tout l’art de la bibliothérapie consiste à choisir le bon livre pour la bonne problématique. Chacun pourra trouver quelque chose de différent dans un même titre qui résonnera selon son histoire et ses besoins. Pour vous aider à faire un choix, vous pouvez consulter un bibliothérapeute ou rejoindre un atelier de bibliothérapie.
Sachez qu’il existe aussi des ouvrages qui proposent des listes déjà toutes prêtes de romans à lire en fonction de son humeur comme celui-ci :
Bibliothérapie : 500 livres qui réenchantent la vie de Tatiana Lenté et Héloïse Goy
L’idée étant de puiser de l’énergie et des ressources dans les histoires des romans, de BD, d’essais, de nouvelles, qu’on lit pour s’inspirer et régler ses propres petits soucis. Que ce soit un bouquin « thérapeutique », un roman « pour mieux se connaître » ou un livre « pour se faire du bien » ou selon une problématique bien définie : un chagrin d’amour (Jane Eyre de Charlotte Brontë), faire son coming out (Les Oranges ne sont pas les seuls fruits de Jeanette Winterson), trouver du courage (Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre)… Le but étant de ne pas aller vers des ouvrages de développement personnel spécifiques avec toutes les réponses déjà écrites, mais de les trouver soi-même.
« On ne peut jamais être complètement sûr de ce que les gens tireront d’un livre, parce que chacun y apporte quelque chose de son propre vécu » – Susan Elderkin, auteure
Enfin, il n’y a pas besoin d’avoir un « problème » particulier pour profiter de la bibliothérapie. Par contre, si vous êtes dans une position qui met en danger votre santé mentale, n’hésitez pas à consulter un.e professionnel.le qui pourra vous rediriger vers un livre ou une pratique qui vous conviendra le mieux.
Finalement, plonger dans un livre c’est comme si on en oubliait presque le monde extérieur et c’est une bonne chose en ces temps difficiles. Alors allez-vous tester la bibliothérapie ? Quelle est votre liste de livres thérapeutiques ? Faites-en part à la communauté sur le forum.
