PMA adoptée : une victoire pour (presque) toutes les femmes

Après des années de combat, c’est enfin fait : les députés ont adopté le projet de la loi de bioéthique en dernière lecture, dans la soirée d’hier 29 juin. Il autorise le recours à la PMA (Procréation Médicalement Assistée) à toutes les femmes, incluant désormais aussi les lesbiennes et les célibataires. Si cette annonce est une « avancée sociétale historique » et un soulagement pour les familles qui ont tant attendu, notons qu’il y a cependant encore des femmes exclues dans ce vote.

La France devient le 11e pays de l’EU à l’autoriser

Après deux ans de discussions, des retards dus à la crise sanitaire et de nombreuses manifestations de la part des associations féministes et LGBTQIA+, les députés ont donc finalement autorisé la PMA « à toutes les femmes », dans la soirée du 29 juin, avec 326 votes pour et 115 contre.

Les femmes célibataires ou lesbiennes n’auront désormais plus besoin de partir à l’étranger (Belgique, Espagne, Portugal, Suède…) pour y avoir recours. Auparavant, seuls les couples hétérosexuels pouvaient en effet y prétendre en France. Évoquée par François Hollande en 2012, puis promesse phare de campagne d’Emmanuel Macron, cette grande réforme fait de la France le 11e pays de l’Union européenne à autoriser la PMA.

Cette nouvelle loi permet également la levée, en partie, de l’anonymat des donneurs de spermes et donneuses d’ovocytes. Autrement dit, à partir de sa majorité, toute personne conçue via une PMA grâce au don d’une tierce personne pourra à présent demander des renseignements sur le donneur. Est également autorisé désormais : la possibilité de conserver ses gamètes, en dehors de tout problème de santé. Le gouvernement parle des premiers « parcours de PMA » dès la fin de l’été 2021.

La PMA pour toutes les femmes… ou presque

Le 24 juin dernier, le Sénat refusait la troisième lecture du texte permettant l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, couples de femmes, femmes seules comme couples hétérosexuels. Si désormais le texte a été adopté, au terme de près de 500 heures de débat, cette nouvelle loi reste toutefois imparfaite. Elle discrimine notamment les personnes transgenres après un changement de la mention du sexe à l’état civil. Les hommes transgenres ne figurant pas dans la loi de bioéthique.

Tout comme les personnes ayant un IMC (Indice de Masse Corporelle) supérieur à 30. Ces dernières doivent en effet passer en second, les femmes « en bonne santé » étant prioritaires dans leur parcours PMA. Durant le premier confinement en 2020, certaines patientes avaient ainsi vu leurs tentatives pour devenir maman s’arrêter nettes du jour au lendemain. Elles avaient eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elles n’auraient pas la possibilité de reprendre les traitements, tant que leur IMC ne sera pas descendu en dessous de 30.

« […] on te dit  ‘toi tu n’as pas droit de continuer parce que tu es trop grosse’. C’est rageant. Et si j’avais fait un régime avant, peut-être que j’aurais pu recommencer. Je me dis qu’à cause de moi, mon conjoint attend aussi. C’est très culpabilisant. Déjà qu’on a des problèmes de fertilité, et en plus de ça, on n’est pas capable d’être dans les normes. Ça nous remet ça dans la face. C’est presque humiliant », confiait Charlotte à France Inter

La PMA est certes une « avancée sociétale historique » pour les femmes célibataires et celles lesbiennes, mais n’oublions pas qu’il faut continuer à se battre pour que le terme « toutes les femmes » n’exclue personne de ce droit fondamental qu’est celui de fonder une famille.

Et vous, avez-vous déjà rencontré des entraves lors de votre parcours PMA ? Liées à votre poids par exemple ? N’hésitez pas à partager votre expérience, sans tabou, sur notre forum !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
Vous aimerez aussi

À 88 ans, elle prend sa revanche et réalise enfin son rêve d’étudiante

65 ans après avoir été privée de diplôme à cause d’une grossesse, Joan Alexander vient d’obtenir, à 88...

Cet été, le ciel s’agite : ce que les astres vous réservent pour 2025 (Astro)

Entre transits puissants et configurations inédites, l’été 2025 s’annonce intense sur le plan astrologique. Voici ce que les...

Ce petit bâton qui pourrait sauver vos soirées

Un petit bâton pourrait bien révolutionner la sécurité de vos soirées : le Spikeless. Ce dispositif discret permet...

Pour éviter la triche, la Chine prend une décision radicale avant les examens

Chaque année en Chine, des millions de lycéens passent le gaokao, examen national décisif pour l’entrée à l’université....

Le pire prénom jamais entendu en maternité ? Une infirmière balance tout

Dans les coulisses de la maternité, certains prénoms marquent les esprits bien plus que d’autres. Une infirmière partage...

Il se présente à un examen que personne de son âge n’avait jamais tenté…

Il n’a que 8 ans, mais s’apprête à relever un défi réservé aux lycéens bien plus âgés. Cette...