Estime de soi : la télé-réalité ravage la confiance en soi des jeunes

« Les Anges », « Les Marseillais », « La Villa des Coeurs Brisés », on ne compte plus le nombre d’émissions de télé-réalité qui occupent les écrans français. Selon une récente étude, ces programmes mettant en scène des candidats à la plastique de rêve auraient pourtant des conséquences désastreuses sur l’estime de soi des jeunes. Anxiété et mêmes pensées suicidaires, les psychologues tirent désormais la sonnette d’alarme.

Télé-réalité : des conséquences dramatiques sur l’estime de soi des jeunes adultes

Il n’y a pas qu’en France que les émissions de télé-réalité ont envahi le petit écran. De l’autre côté de la Manche ces programmes sont aussi omniprésents, au point d’inquiéter les autorités de santé britanniques. Car ces émissions où les candidats semblent parfois être davantage recrutés pour leur physique que pour leur personnalité ont un impact considérable sur les jeunes téléspectateurs.

En témoigne cette étude terrifiante dévoilée par la Mental Health Foundation, association britannique pour la santé mentale. Mené par YouGov auprès de 4505 adultes britanniques, le sondage révèle notamment que 24% des 18-24 ans s’inquiètent de l’apparence de leur corps à cause des télé-réalités.

Plus édifiant encore, 15% avouent s’être déjà fait du mal volontairement à cause de l’inquiétude causée par leur apparence. 23% ont d’ailleurs déjà eu des pensées suicidaires en lien avec cette angoisse. Des chiffres qui poussent désormais les professionnels de santé à tirer la sonnette d’alarme. Le Dr Antonis Kousoulis expliquait ainsi au journal britannique The Guardian :

« Love Island (télé-réalité britannique ndlr) a mis en place un suivi psychologique post émission pour les candidats. Mais ils devraient aussi prendre en considération les potentiels dégâts infligés aux téléspectateurs.

Notre étude montre clairement qu’un grand nombre de jeunes estiment que ces émissions ont un impact négatif sur la perception de leur propre corps. L’inquiétude par rapport à l’apparence est directement liée à l’anxiété, la dépression et un sentiment de honte et de dégoût. »

Un manque de diversité néfaste pour la santé mentale des jeunes, des producteurs sans scrupules

Si ces jeunes ont une si mauvaise estime de soi, encore faut-il comprendre pourquoi. Le Dr Kousoulis a une explication toute simple : l’image du corps biaisée projetée dans ces émissions. Il explique ainsi que ces programmes montrent une vision du corps qui manque cruellement de diversité, qui n’est pas réaliste et surtout qui est présentée comme un but à atteindre.

Et il a visé juste, car les professionnels de la télé-réalité eux-mêmes avouent avoir recours à ce procédé. Le producteur Richard Cowles confiait ainsi au Guardian que les candidats étaient recrutés pour correspondre au corps idéal que les téléspectateurs aimeraient avoir. Il explique :

« Clairement, les candidats sont extrêmement attirants. Ils doivent l’être pour que l’émission marche. Mais nous ne disons nulle part que le monde entier ressemble à ça. C’est un show qui doit faire rêver. Nous n’essayons pas de prétendre que ce qu’on montre est le reflet de la réalité. C’est une sorte de monde hyperréaliste. La vie normale ne ressemble pas toujours à ça, elle ne devrait pas d’ailleurs. »

Richard Cowles oublie pourtant une chose, la télé-réalité depuis ses débuts a toujours été vendue à ses téléspectateurs comme étant de la réalité. Si certains ne sont pas dupes, comment nier qu’un public plus jeune ou plus fragile puisse se laisser berner ? Une façon un peu facile de se dédouaner au regard de l’impact considérable que ces programmes ont sur les jeunes.

Et vous, que pensez-vous de la télé-réalité ? Vous sentez-vous complexé après avoir regardé ces émissions ? On en parle sur le forum.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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