Le désordre chez soi ne signifie pas forcément négligence ou paresse. Selon Natalie Christine Dattilo, psychologue à Harvard, il peut être le reflet d’un trouble invisible : le TDAH, qui altère les fonctions exécutives nécessaires à l’organisation et au rangement.
Le TDAH, un trouble méconnu dans la vie quotidienne
Les personnes TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) souffrent de difficultés de planification, d’initiation et d’achèvement des tâches, mais aussi parfois de troubles de la mémoire de travail. Cette altération cognitive ralentit alors la réalisation des gestes du quotidien, transformant des actions simples comme ranger une pièce en un vrai défi.
Pourquoi le désordre s’installe
Le désordre n’est pas une décision consciente, mais la conséquence d’une difficulté à gérer les multiples petites étapes d’une tâche domestique. Michael Tompkins, psychologue, explique que « la moindre distraction peut interrompre la chaine d’actions, et la fonction exécutive est mise à rude épreuve ».
La motivation, moteur fragile pour l’organisation
Natalie Christine Dattilo rappelle que réussir à entreprendre des tâches ménagères sans intérêt ou échéance claire est particulièrement difficile pour les personnes avec TDAH. De plus, un espace désordonné peut aussi traduire un état mental submergé ou une fatigue profonde, notamment en cas de dépression.
Le rôle du stress et des grands changements de vie
Les événements stressants peuvent perturber fortement la capacité à gérer son environnement même pour une personne ordonnée. Ce stress aggrave l’incapacité à résoudre les petits problèmes quotidiens, nourrissant ainsi un cercle vicieux d’accumulation du désordre.
En résumé, cette analyse met en lumière la complexité derrière un intérieur en désordre, invitant à plus de bienveillance face à cette réalité souvent ignorée, et à mieux comprendre les mécanismes du TDAH dans la vie quotidienne.