Il est cousu à même le maillot et a pour vocation de redessiner les contours de la poitrine. Le rembourrage, greffé dans le tissu de nos bikinis favoris, se retourne à chaque plongeon un peu trop vif et recouvre soigneusement cette partie du corps qui se dresse à la moindre bise marine. Une créatrice s’interroge sur leur utilité (et vous devriez peut-être en faire de même).
Le rembourrage du maillot, un détail de trop ?
Si le bas de notre bikini est renforcé par une doublure opaque pour ne pas trop en dire sur notre intimité, le haut du maillot, lui, contient souvent un rembourrage aux allures d’airbag. Vous savez ces bouts de mousse qui arrondissent les angles de votre poitrine et qui partent dans tous les sens au gré de vos baignades salées. Avant de vous jeter à l’eau, ils sont parfaitement en place, mais lorsque vous piquez une tête dans les vagues et que vous investissez les gros rouleaux, ils se replient sur eux-mêmes. Impossible d’en faire façon. Le rembourrage, bien inscrit dans les coutures du maillot, ne maintient rien. Il sculpte juste la poitrine et donne un effet push-up.
Épais pour tricher sur les volumes ou plus fin pour camoufler en douceur, enfermé dans le tissu ou amovible, le rembourrage du maillot de bain est comme la poche miniature sur les jeans : simplement là pour décorer. Du moins c’est ce qu’en pense une créatrice de contenu très décomplexée dénommée Brenden Cook. Cette influenceuse clownesque, qui partage sa vie de maman sous un angle comique, a vite jeté ce rembourrage à la poubelle. Aussi encombrant que culpabilisant, elle l’a retiré de sa pièce de bain et s’en est débarrassée à tout jamais, majeur en l’air.
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Créé pour des raisons esthétiques, pas pour le confort
Ce rembourrage, inscrit entre les lignes du maillot de bain, galbe la poitrine, mais ne la soutient pas dans ses mouvements. Il n’a pas un grand intérêt, si ce n’est visuel. Ce supplément ouaté qui s’impose sur le décolleté est là pour remodeler votre poitrine et remonter le tout. Ces deux coques bien remplies façonnent un buste à la Barbie, régulier, équilibré et parallèle.
Il insulte silencieusement votre forme de poitrine originelle. Une discrète injonction à cocher les cases de la féminité idéale : galbe harmonieux, poitrine « bien moulée », silhouettes uniformisées. S’il se cantonne à votre buste, c’est aussi pour ne pas que vos tétons se devinent. Ce rembourrage, pas plus gros qu’un carré de coton, couvre cette partie du corps des femmes hautement réactive, qui se déplie sous le vent du Mistral et à la sortie de l’eau iodée.
Le rembourrage du maillot de bain ne flatte pas la poitrine, il la dénature. Même s’il prétend « embellir » le décolleté et apporter un relief éloquent, ce sont des promesses de pacotille. D’ailleurs, comme Brenden Cook vous pourriez totalement vous en passer. Quand vous l’ôtez, il ne vous manque pas une seule seconde, au contraire. Vous respirez mieux, vous vous sentez plus libre et vous n’avez plus l’impression de mentir à votre reflet. La matière épouse davantage le corps, la sensation de fraîcheur est plus directe, et ce qui reste visible (oui, parfois un téton qui pointe) n’a rien d’indécent. C’est juste… la vie, la peau, le vrai.
Mais aussi une mousse rassurante pour certaines
Si le rembourrage du maillot de bain se gorge d’eau, se tord à chaque brasse et trafique la silhouette, il peut parfois servir d’armure contre les complexes. Peut-être que vous n’êtes pas encore prête à vous initier au no bra et que vous le gardez délibérément par pudeur ou par manque d’estime. Peut-être que pour vous, c’est une protection plus qu’un obstacle.
Pour beaucoup, ce rembourrage est une sécurité. Une barrière symbolique entre soi et le regard des autres. Une façon de se sentir moins exposée, surtout à un moment où le corps est souvent scruté, comparé, jugé. Parce qu’en l’enlevant, certaines ont presque l’impression d’être topless, de se mettre à nu.
Retirer ou garder le rembourrage de son maillot n’a rien de superficiel. C’est une question de confort, mais aussi de confiance. Ce geste si simple peut devenir une petite révolution personnelle. Celle de dire oui à son corps, tel qu’il est, ici et maintenant.