Jade Thirlwall, ancienne membre du girl group anglais Little Mix, a choisi de briser le silence sur une réalité trop souvent banalisée : les spéculations permanentes autour du corps des femmes. Dans une récente interview accordée au Guardian, la chanteuse a confié recevoir régulièrement des commentaires lui demandant si elle est enceinte – uniquement parce qu’elle n’a plus la silhouette « stick-thin » qu’elle affichait lorsqu’elle luttait contre l’anorexie.
De l’anorexie à l’affirmation de soi
Jade Thirlwall n’a jamais caché que son parcours a été marqué par des troubles alimentaires. Lorsqu’elle se présente à The X Factor en 2011, elle sort tout juste d’une hospitalisation pour anorexie. À l’époque, elle n’en parle pas publiquement, refusant que la maladie définisse son identité. Pourtant, elle admet aujourd’hui qu’une partie de sa carrière a été vécue sous l’emprise de cette relation toxique à son corps et à la nourriture. « Quand je regarde les photos de certaines périodes, je me dis : ‘Wow, tu étais très, très maigre’. Et pourtant, je n’en avais pas conscience à ce moment-là », a-t-elle expliqué.
Aujourd’hui, une santé retrouvée, mais des jugements persistants
À présent, l’auteure-compositrice-interprète britannique assure être « dans la meilleure santé de sa vie », mais cette évolution ne lui épargne pas les remarques. Chaque publication sur ses réseaux sociaux est accompagnée de spéculations : « Elle doit être enceinte ». Un raccourci blessant, qui illustre la manière dont le corps féminin est constamment scruté, jugé, et comment une prise ou perte de poids peut devenir objet de débat public.
Le plus inquiétant, selon Jade, est que ces remarques proviennent souvent… de femmes. « Les gens sont habitués à l’image de moi dans Little Mix, il y a 10 ans, quand j’étais dans la vingtaine et en plein trouble alimentaire », rappelle-t-elle.
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La pression autour d’Ozempic
La chanteuse Jade Thirlwall confie également mener une « bataille quotidienne » pour ne pas céder à la tentation de l’Ozempic, un médicament détourné pour ses effets amaigrissants. « Je ne juge pas celles et ceux qui en prennent, mais avec mon passé, je ne sais pas où cela me mènerait », dit-elle avec lucidité. Ses paroles mettent en lumière les dangers d’un produit devenu tendance, mais qui peut réveiller de vieux mécanismes destructeurs chez les personnes fragilisées par des troubles alimentaires.
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Un témoignage qui résonne plus largement
Le récit de Jade Thirlwall n’est pas seulement celui d’une artiste. Il rappelle une réalité universelle : les femmes sont encore trop souvent réduites à leur apparence physique, sommées de se conformer à des normes irréalistes. Derrière les commentaires apparemment anodins comme « Tu es enceinte ? », se cache une violence symbolique qui invisibilise la diversité des corps et minimise les luttes personnelles.
En dénonçant ces propos toxiques, Jade Thirlwall met ainsi des mots sur une expérience partagée par de nombreuses femmes. Son courage rappelle l’importance de questionner les standards de beauté, d’encourager une relation plus saine au corps et de respecter le chemin de chacune. Plus qu’un simple témoignage, ses confidences sont un appel à repenser notre manière de regarder, de commenter et d’interagir, à l’heure où chaque image est passée au crible des réseaux sociaux.