Sous les projecteurs, elle a longtemps incarné la beauté, la liberté et la voix d’une génération. Aujourd’hui, elle revient avec des mots forts, portés par la douleur d’un corps brisé et la volonté de se relever.
Une artiste marquée à jamais
Mardi 27 mai 2025, Ophélie Winter est apparue pour la première fois sur le plateau de l’émission C à vous, sur France 5. Un retour médiatique discret, mais chargé d’émotion, pour celle qui a longtemps été perçue comme une icône des années 1990. Face à Anne-Élisabeth Lemoine, l’interprète de « Dieu m’a donné la foi » a livré un témoignage poignant sur l’agression qui a bouleversé sa vie.
Victime d’un cambriolage extrêmement violent, la chanteuse a subi des blessures lourdes, qui ont profondément altéré son visage. Frappée à coups de barre de fer, elle a perdu son nez. Un traumatisme physique et psychologique dont elle parle aujourd’hui sans fard.Un rapport au corps bouleversé
Ophélie Winter a toujours entretenu une relation complexe avec son image. En évoquant sa jeunesse, elle confie avoir souffert de dysmorphophobie, un trouble anxieux qui fausse la perception de son propre corps. « Je me trouve horrible depuis ma jeunesse », a-t-elle expliqué à l’antenne. Ce mal-être ancien s’est intensifié avec les séquelles visibles de son agression.
Si elle a tenté la chirurgie réparatrice, l’intervention n’a pas été une réussite. « Mon greffon n’a pas pris », confie-t-elle simplement. Résultat : un visage qu’elle ne reconnaît plus, et une rupture douloureuse avec le miroir. « Je ne me regarde plus », a-t-elle déclaré. Une phrase qui résume toute la violence de ce qu’elle traverse, au-delà de l’apparence.
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Se reconstruire sans se renier
Face à l’inacceptable, Ophélie Winter fait pourtant preuve d’une force rare. Elle incarne la résilience. « Maintenant que j’ai été vraiment défigurée, je me sens mieux dans mes baskets », a-t-elle lancé, presque dans un sourire. Un paradoxe qui en dit long sur son cheminement intérieur : en ne se voyant plus, elle s’est peut-être réapproprié une forme de liberté. Elle a pris de la distance par rapport à son physique.
Elle vit désormais « dans les îles », loin du tumulte médiatique qui a souvent amplifié les regards, les jugements et les attentes. Ce retrait semble avoir été salutaire. Mais aujourd’hui, la chanteuse fait le choix du retour. Elle participera les 6 et 7 juin 2025 aux concerts Stars 80/Stars 90 – La Grande Battle à Lille. Un défi personnel autant qu’un moment de retrouvailles avec son public.
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Une renaissance hésitante mais volontaire
Ce retour sur scène n’allait pas de soi. Longtemps, Ophélie Winter a refusé de participer à ces événements, notamment à cause de la présence de son père, avec qui elle n’a plus de lien. Mais aussi en raison du sentiment d’illégitimité qui la ronge depuis son agression. « J’ai très envie, mais je m’assume beaucoup moins. Je ne me reconnais plus », confie-t-elle.
Le regard des autres, déjà pesant dans l’industrie musicale et cinématographique, devient un véritable fardeau lorsqu’on porte les stigmates de la violence. Pourtant, elle avance, pas à pas, avec une sincérité désarmante. « S’il n’y a que moi que ça dérange… Allons-y, tournons ! », a-t-elle conclu, mi-sourire, mi-appel à l’indulgence.
Un témoignage qui brise les tabous
Le récit d’Ophélie Winter dépasse la simple confession. Il interroge notre société, si prompte à juger les apparences, si lente à entendre la souffrance. Il met aussi en lumière la force de celles et ceux qui, après avoir été brisés, trouvent encore l’élan de se tenir debout.
Dans un paysage médiatique souvent friand de superficialité, ce témoignage sonne comme un rappel nécessaire : derrière chaque visage abîmé, chaque silence ou chaque retrait, il y a des histoires complexes, des douleurs invisibles, et parfois, une volonté de vivre plus forte que tout.