Présente à la première de la saison 2 de « Wednesday », Jenna Ortega a de nouveau captivé les regards, mais cette fois, pas uniquement pour son talent ni son style gothique-chic. Ce sont les traits de son visage, notamment ses joues, qui ont rapidement alimenté les réseaux sociaux. Un tweet comparant des photos anciennes et récentes de l’actrice est devenu viral, cumulant plus de 51 millions de vues, et déclenchant une avalanche de commentaires. Parmi eux, cette phrase : « C’est censé être beau ? ».
Une rumeur de chirurgie qui enflamme les réseaux
Cette interrogation, lancée avec un ton accusateur, reflète bien plus qu’une simple réaction à un changement d’apparence : elle illustre la manière dont le corps des femmes est constamment scruté, analysé et jugé, souvent sans aucune retenue.
À 22 ans, Jenna Ortega est devenue l’une des figures les plus en vue de sa génération. Son apparence lors de l’événement parisien – sourcils blond platine, maquillage intense, silhouette fine et visage affiné – a immédiatement suscité des spéculations sur une potentielle « buccal fat removal », une intervention esthétique visant à retirer la graisse des joues pour creuser le bas du visage.
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Ce type de chirurgie, très discuté ces dernières années à Hollywood, est souvent accusé de « gommer » la jeunesse des visages des femmes. Un commentaire viral allait jusqu’à dire : « Qui a inventé le buccal fat removal devrait être arrêté pour crime contre l’humanité ».
Derrière la violence de ces propos se cache un réel malaise collectif vis-à-vis des standards esthétiques modernes. Toutefois, dans ce cas précis, il est important de souligner que Jenna Ortega elle-même n’a jamais confirmé avoir eu recours à une quelconque intervention.
Hollywood ruined her https://t.co/cYJTmrwnNl pic.twitter.com/XWhhDBbAsM
— voló ⋆.˚🌺 (@killvolo) August 2, 2025
Entre fascination et injonctions
Ce genre de polémique met en lumière un paradoxe cruel : d’un côté, les femmes sont poussées à correspondre à des normes de beauté irréalistes, et de l’autre, elles sont violemment critiquées dès qu’elles s’en rapprochent – ou s’en éloignent.
Les célébrités féminines, surtout les plus jeunes, vivent sous une pression permanente : rester naturelles, mais impeccables ; vieillir, mais sans marques du temps ; se montrer libres, tout en se conformant à l’image que le public projette sur elles. Ce double discours alimente une culture du jugement qui, au fond, ne laisse aucune place à la diversité des corps ni aux choix individuels.
Et si on laissait les femmes tranquilles ?
Ce que vit Jenna Ortega aujourd’hui, d’autres avant elle l’ont vécu. Chaque changement physique – qu’il soit lié à une décision esthétique, à la fatigue, à un tournage, ou simplement au temps qui passe – devient une affaire publique. Pourtant, personne ne devrait avoir à justifier son apparence, encore moins lorsque celle-ci est le fruit d’un choix personnel, ou même simplement d’une évolution naturelle.
Il est temps de rappeler que toutes les femmes sont belles, abdos ou non, joues pleines ou creusées, maquillage chargé ou peau nue. La beauté ne se mesure pas à la conformité, mais à la singularité, à l’expression de soi, au confort dans son propre corps.
Critiquer Jenna Ortega sur ce qu’elle a – ou non – fait à son visage, ce n’est pas défendre une beauté « authentique », c’est entretenir un climat toxique où la moindre variation physique devient source de honte ou de soupçon. Il n’y a rien de féministe à jeter la pierre à une femme qui ne rentre plus dans le cadre qu’on lui avait assigné.
Vers une vision plus inclusive de la beauté
Au lieu de pointer du doigt les visages qui changent, célébrons ceux qui s’expriment. Au lieu de dicter ce qui « devrait » être beau, accueillons toutes les formes de beauté. Et surtout, laissons les femmes – célèbres ou non – disposer librement de leur corps sans qu’un tweet moqueur ou accusateur ne vienne leur rappeler qu’elles sont constamment jugées.
Jenna Ortega n’a pas à se justifier. Et nous n’avons pas à choisir entre « naturelle » ou « refaite », « trop jeune » ou « trop vieille », « trop parfaite » ou « trop changée ». Ce qu’on appelle beauté devrait être pluriel, libre, et surtout, hors de portée des commentaires blessants.