La « Booty Therapy » : l’art de danser pour (re)trouver confiance en soi

Vous êtes chez vous, la journée a été compliquée, la nuit vient de tomber et le silence vous angoisse… Tentez l’expérience : mettez de la musique et bougez ! La danse est un moyen d’expression qui, au même titre que l’écriture, peut avoir des vertus cathartiques. Avec la Booty Therapy, Maïmouna Coulibaly en a fait sa spécialité. Un art pour se réapproprier son corps. Découverte

Danser pour se libérer

La danse-thérapie pour se libérer du passé. Maïmouna Coulibaly est chorégraphe et professeure de danse. Dès 1996, lorsqu’elle donne son premier cours de danse africaine-urbaine, elle se rend compte de l‘impact très positif que cela a sur le moral de ses élèves.

« Ici, on se moque des conventions et des diktats de beautés. On cultive le « lâcher prise » (…) Je voyais le changement dans leurs visages et je me disais : mais c’est trop bon ça ! Il faut qu’on continue ! (…) Pour moi, c’est super important qu’on puisse remettre le corps de la femme dans l’espace public », explique-t-elle dans un reportage pour Brut

On le sait, la danse est un excellent moyen de combiner le langage du corps et de l’esprit. Les mouvements libèrent les tensions dans la tête par les mouvements du corps. Et ça Maïmouna Coulibaly l’a vite compris. Elle commence alors à concevoir la danse comme une libération par rapport aux violences subies et intégrées inconsciemment par le corps.

« J’ai subi énormément de violences, et beaucoup ont été dans ma chair, comme l’excision, les viols, les coups, et même quand ce n’était pas dans ma chair, des violences psychologiques. Tous ces traumas, je suis allée les ranger au niveau de mon bassin (…) Le fait de danser c’était une façon pour moi de récupérer ces traumas et de les revisiter un par un », raconte-t-elle

La Booty Therapy est née. Le style de danse enseigné par Maïmouna consiste à bouger les fesses et le bassin pour se réapproprier son corps. Il n’est pas question de se juger soi-même, ou les autres, lors des cours. On bouge, on twerk. Les traumatismes sont chassés, et la personne qui danse reprend le contrôle. On danse afin de lâcher prise, de réveiller ses émotions et d’extérioriser ses démons. Se soigner par la danse semble finalement assez exaltant !

Danser pour exister

Au-delà de reprendre le contrôle de son propre corps, la Booty Therapy est aussi un moyen pour les adeptes de se réapproprier l’espace public. Oui les femmes existent, oui les femmes aiment leur corps, revendiquent leur droit à en avoir une pleine possession et c’est très bien ainsi.

Quand on voit les booty thérapistes danser on ne peut s’empêcher de se sentir porté.e par un élan de force, de puissance et de sororité. De quoi évacuer certains blocages psychiques ou tout simplement le stress du quotidien en 2-3 mouvements. Ça fait un bien fou !

« Les cris que l’on entend pendant que les chorégraphies, ce sont ceux que l’on n’a pas eu le droit de pousser avant (…) Ces danses sont nées de la rue, les gens y extériorisent leur peine, leur rage (…) Les femmes qui arrivent en début d’année sont un peu coincées alors qu’à la fin de l’année, elles sont fières d’elles », confie Maïmouna toujours au média Brut

Plus qu’un concept, la Booty Therapy est une ode à la libération du corps, à la liberté. Une petite voix qui vous prend et vous dit « Et si le bonheur, c’était danser la vie ? ». En tous cas, à chacun.e sa méthode pour se sentir bien dans sa peau et cela ne coûte rien d’essayer !

Léonie Bourbon
Léonie Bourbon
À travers mes articles, je vise à divertir, éduquer et inciter à la réflexion, en partageant des histoires qui touchent le cœur et l'esprit.

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