Vous rêvez de changement, mais au moment de passer à l’action, tout se fige ? Vous êtes peut-être confrontée au syndrome de l’opossum, un mécanisme de défense psychologique. Ce phénomène, récemment mis en lumière par Doctissimo et popularisé par le coach Yoann Lemeni, expliquerait cette paralysie face à l’inconnu.
Un blocage psychologique plus courant qu’on ne le pense
Le terme peut surprendre, mais l’image est parlante : face au danger, l’opossum – ce petit marsupial d’Amérique – se fige et « fait le mort ». Yoann Lemeni, coach en développement personnel, s’est appuyé sur cette métaphore pour décrire les personnes qui réagissent aux changements – même positifs – en se mettant en état d’immobilisme.
Selon lui, ce n’est pas de la paresse, mais une stratégie d’évitement face à un stress diffus, que notre cerveau interprète à tort comme une menace. Dans son livre « Le syndrome de l’opossum » (Éditions Eyrolles), l’auteur décode ce comportement et propose des clés pour s’en libérer. Et bonne nouvelle : on peut tous apprendre à apprivoiser ce réflexe figé.
Ces signes qui révèlent que vous êtes peut-être concernée
Le syndrome de l’opossum ne se manifeste pas par de grandes crises, mais par une accumulation de signaux discrets qui, mis bout à bout, empêchent d’avancer :
- Vous répétez des phrases comme « Il faut que je change de travail » ou « Je devrais vraiment me bouger », sans jamais passer à l’action ;
- Vous ressentez une stagnation tenace, accompagnée d’un sentiment de déception ou d’impuissance ;
- Des problèmes bien identifiés persistent, mais sont évités, comme si les affronter empirait la situation ;
- L’avenir vous angoisse, même quand il semble porteur de bonnes nouvelles.
Ce phénomène est lié à une peur du changement connue sous le nom de métathésiophobie, une peur insidieuse qui pousse à rester dans une zone de confort, même insatisfaisante, plutôt que de risquer l’inconnu.
Ces pièges mentaux qui alimentent l’immobilisme
Notre cerveau, friand d’économie d’énergie, s’appuie sur des raccourcis appelés biais cognitifs. Dans le cas du syndrome de l’opossum, plusieurs de ces biais viennent saboter notre capacité d’action :
- Le biais d’aversion à la perte : mieux vaut garder l’insatisfaisant que risquer de tout perdre.
- Le biais de négativité : une critique vous marque plus qu’un compliment.
- L’autoprophétie négative : vous vous convainquez à l’avance que vous allez échouer.
- Le biais d’autocomplaisance : vous attribuez vos réussites à vous-même, mais vos échecs aux autres ou au contexte.
- Le biais de confirmation : vous sélectionnez inconsciemment les informations qui confortent vos peurs.
Résultat : vous restez figée, même quand une porte s’ouvre.
Comment sortir de ce mode « survie » psychologique ?
Loin des injonctions culpabilisantes à « se bouger », la solution passe d’abord par la compréhension du blocage. Yoann Lemeni propose une démarche en 3 étapes :
1. Clarifiez ce qui vous freine
Évitez les formulations vagues comme « je suis débordée ». Posez-vous les bonnes questions : Quel est le vrai problème ? Quelles personnes sont impliquées ? Quels faits sont vérifiables ? Ce travail de clarification est souvent libérateur.
2. Projetez-vous concrètement
Quels projets vous enthousiasmeraient vraiment ? Qu’est-ce qui vous empêche de les concrétiser ? Est-ce un obstacle réel ou une peur construite ? Le simple fait de poser ces questions peut désamorcer certaines peurs.
3. Modifiez votre langage intérieur
Transformez vos « oui, mais… » en « oui, et ? ». Ce petit changement oriente votre cerveau vers la recherche de solutions plutôt que d’obstacles. Un réflexe à cultiver !
Le syndrome de l’opossum nous rappelle que parfois, ce n’est pas le manque de courage qui nous bloque, mais une réaction profonde de protection. La société actuelle valorise l’action rapide et les tournants spectaculaires. Pourtant, chaque personne a son rythme. Identifier ses freins, les nommer, les observer sans jugement, c’est déjà une façon d’avancer.