Combien de fois par jour vous critiquez-vous en silence ? Si vous en avez assez de vous saboter à chaque détour de pensée, il est peut-être temps de réécrire le discours intérieur. Voici comment amorcer ce virage salutaire.
Le piège discret de l’auto-dévalorisation
Elle ne se montre pas agressive. Elle n’a pas besoin de hurler pour faire des dégâts. L’auto-dévalorisation, c’est ce murmure tenace qui s’infiltre dans vos pensées, mine de rien, à chaque tournant : « Tu aurais pu faire mieux », « Tu n’es pas à la hauteur », « Pourquoi tu es comme ça ? ».
On ne la voit pas venir, parce qu’elle prend souvent les habits de la lucidité. Pourtant, ce qu’on prend pour de l’objectivité n’est bien souvent qu’un jugement déguisé. Et si vous commenciez à traiter vos pensées comme vous trieriez un vieux tiroir plein de choses inutiles ? Ce n’est pas parce que c’est là depuis longtemps que c’est encore utile.
Des racines souvent invisibles… mais bien ancrées
Pourquoi est-ce si difficile de se parler avec douceur ? Parce que vous ne partez pas de zéro. Ce dialogue intérieur, vous l’avez appris quelque part. Une remarque répétée mille fois à table. Un regard qui jugeait plutôt que d’encourager. Ou encore cette idée qu’on doit toujours faire plus, mieux, plus vite.
Ajoutez à cela le défilement infini de vies parfaites sur les réseaux sociaux, les comparaisons constantes et l’exigence de performance à tous les étages : cocktail explosif pour l’estime de soi. Résultat : vous finissez par croire que si vous n’êtes pas « au top », c’est que vous êtes « en bas ». Et le pire ? Vous vous le répétez sans fin. Ce scénario, aussi familier soit-il, peut être réécrit.
Faites le tri : ce que vous n’êtes pas, ce que vous êtes
Vous n’êtes pas vos échecs, vos erreurs ou vos hésitations. Vous êtes une personne en mouvement, en apprentissage, en évolution. Ce n’est pas un slogan Pinterest, c’est une vérité. Commencez par observer la façon dont vous vous adressez à vous-même. Feriez-vous la même remarque à un enfant, à un collègue ou à une amie ? Non ? Alors pourquoi l’accepter pour vous ?
Changer son discours intérieur, ce n’est pas se mentir ou se lancer des fleurs artificielles. C’est accepter la nuance : « Je suis fatiguée » n’est pas « Je suis nulle ». « Je n’ai pas réussi » n’est pas « Je ne réussis jamais ».
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Osez l’autocompassion (oui, c’est un super-pouvoir)
La bienveillance envers soi, ce n’est pas se laisser aller ou fuir ses responsabilités. C’est reconnaître ses émotions, ses limites, sans s’autoflageller. C’est poser un regard humain, aimant et réaliste sur soi-même.
Une astuce : donnez un nom à votre critique intérieure. Imaginez-la avec une voix exagérée, un costume ridicule. Faites-lui dire ses absurdités à voix haute : soudain, ce qu’elle dit vous semblera un peu moins crédible. Et en face, imaginez un personnage qui vous veut du bien. Qui vous soutient. Donnez-lui aussi une voix. Laissez-la parler plus fort.
Ce petit jeu mental vous aidera à reprendre le contrôle de la scène intérieure. Parce que non, ce n’est pas elle qui écrit la pièce.
Des pistes concrètes pour casser la boucle
Changer de ton avec soi-même, c’est aussi changer certaines habitudes. En voici quelques-unes, simples mais puissantes :
- Tenez un « journal de fiertés ». Chaque soir, notez 3 choses dont vous êtes fière. Peu importe la taille. Ce qui compte, c’est de réapprendre à voir le positif.
- Créez votre cercle de soutien. Cela peut être une personne, un groupe, une communauté. Cherchez les voix qui vous élèvent. Celles qui vous rappellent votre valeur quand vous l’oubliez.
- Éloignez-vous des comparaisons toxiques. Ce que vous voyez en ligne n’est pas la vérité, c’est un décor de cinéma. Votre vie n’a pas besoin d’effets spéciaux pour être légitime.
- Respirez. Littéralement. Offrez-vous une vraie pause, une vraie respiration. C’est là que commencent les vraies remises en perspective.
Vous n’avez pas besoin d’attendre une révolution personnelle pour vous traiter avec plus de douceur. Vous êtes la personne avec qui vous passez le plus de temps dans votre vie : autant rendre cette relation la plus saine possible. Vous pouvez décider, dès aujourd’hui, d’interrompre cette voix qui vous tire vers le bas et de faire plus de place à celle qui vous pousse à vous relever. Pas pour devenir une version « parfaite » de vous-même, mais pour embrasser celle qui existe déjà : résiliente, digne, entière.