Un petit garçon de 20 mois a récemment été renvoyé d’une micro-crèche à Saint-Michel-sur-Orge (Essonne, en région Île-de-France) en raison d’un comportement jugé problématique. Sa mère dénonce depuis une stigmatisation et envisage de porter plainte.
Un contrat non renouvelé pour « comportement compliqué »
La direction de la crèche « Oursons et Compagnie », à Saint-Michel-sur-Orge, a annoncé à la famille du jeune garçon Mory qu’elle ne reconduirait pas son contrat d’accueil à la rentrée. Officiellement, l’établissement évoque un « lien compliqué » avec les autres enfants, précisant que « le petit garçon jette parfois des objets lourds et a du mal à s’intégrer ».
Une décision ressentie comme une exclusion
La mère, Anaïs, affirme que son fils est simplement « plus vif que d’autres » et « espiègle », mais reste avant tout un bébé. Elle juge la décision injuste et parle de « discrimination » et de « maltraitance psychologique ». Anaïs évoque le fait que beaucoup d’enfants de cet âge ont des gestes maladroits sans que cela ne justifie une exclusion.
Dialogue entre équipe pédagogique et famille
La direction de la crèche affirme avoir depuis mis en place plusieurs accompagnements et entretiens avec la famille, sans parvenir à une amélioration suffisante. Le signalement a été transmis à la Protection maternelle infantile, avec la suggestion de consulter un professionnel de santé pour le suivi de l’enfant.
Stigmatisation ou sécurité ?
Ce cas soulève le débat : comment trouver l’équilibre entre la protection des plus jeunes enfants et le risque de stigmatisation des petits au comportement dit atypique ? La mère d’un autre enfant d’une crèche relate aussi la difficulté pour les familles face à de telles décisions, où la sécurité et l’inclusion entrent parfois en collision.
Cette affaire met ainsi en lumière une problématique sensible : la capacité des structures d’accueil à conjuguer impératifs de sécurité et devoir d’inclusion. Entre inquiétudes légitimes des professionnels et sentiment d’injustice ressenti par les parents, le cas de Mory questionne sur les solutions d’accompagnement adaptées aux tout-petits présentant des comportements jugés difficiles. Au-delà de ce différend, c’est toute une réflexion sur les moyens accordés à la petite enfance et sur la formation des équipes qui se pose, afin d’éviter que l’exclusion ne devienne la seule réponse face à la « différence ».