L’eczéma atopique concerne près de deux enfants sur dix, mais ses causes restent mal connues. Les dernières recherches révèlent que l’expérience de la mère durant la grossesse pourrait programmer une hypersensibilité cutanée chez l’enfant dès la naissance.
Le rôle clé du stress maternel et du cortisol
Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Toulouse ont suivi le stress chez la mère et ses effets sur l’immunité du futur bébé. Le deuxième trimestre serait une phase critique : une élévation du taux de cortisol maternel peut perturber le développement du système immunitaire fœtal. Les conséquences se manifestent par une hypersensibilité cutanée et une altération de la barrière de la peau, deux facteurs favorisant l’eczéma.
Des observations chez l’animal très révélatrices
Pour vérifier cette théorie, les scientifiques ont reproduit du stress sur des souris gestantes, mesurant leur cortisol puis surveillant la peau de leur descendance. Les petits nés de mères stressées ont rapidement présenté des pertes accrues d’eau à travers l’épiderme et, sous certaines conditions, des plaques et lésions caractéristiques de l’eczéma. Ces résultats rapprochent le stress prénatal du risque de maladies allergiques cutanées chez le nouveau-né.
Vers une meilleure prévention ?
Cette avancée ouvre la voie à une nouvelle prévention : la gestion du stress pendant la grossesse devient un enjeu pour la santé dermatologique future de l’enfant. Les chercheurs insistent sur l’importance de soutenir les femmes enceintes pour limiter ces risques, soulignant que la santé fœtale commence bien avant la naissance.
L’étude éclaire le lien entre stress maternel et maladies de la peau du nourrisson, rappelant qu’une grossesse sereine est essentielle non seulement pour la mère, mais aussi pour l’enfant à venir.