En 2025, l’Italie continue de battre des records de faible natalité : l’année précédente, on ne comptait que 370 000 naissances, avec un taux de fécondité de 1,18 enfant par femme, le plus bas jamais observé dans l’histoire du pays. Un niveau très éloigné du seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme), ce qui accentue encore le vieillissement démographique et la raréfaction des jeunes résidents.
Un contexte social peu favorable à la maternité
Le coût du logement, l’accès limité aux crèches et l’insécurité professionnelle dissuadent de plus en plus de jeunes couples d’avoir des enfants, selon les experts. La précarité de l’emploi touche particulièrement les femmes, qui, malgré des lois favorables, craignent pour leur carrière en cas de maternité. Les familles monoparentales sont en hausse et la taille moyenne des foyers italiennes diminue année après année.
Des valeurs et des aspirations en mutation
La société italienne évolue vers un individualisme renforcé et un culte de l’épanouissement personnel, au détriment des modèles familiaux traditionnels, notent les experts. De nombreuses femmes interrogent ouvertement l’idée d’un « sacrifice » lié à la maternité : les opportunités de formation et de carrière, la liberté et la qualité de vie sont souvent privilégiées face à la perspective de devenir mère.
Politiques natalistes et impuissance gouvernementale
Malgré la mise en place de mesures comme le « chèque universel » pour les enfants et des appels réguliers à la natalité lancés par le gouvernement Meloni, la dynamique reste négative. Les politiques publiques se heurtent à une défiance généralisée, les infrastructures (crèches, aides) restant jugées insuffisantes au regard des exigences de la vie moderne et du coût de la parentalité.
Le dilemme des familles et l’exil des jeunes
Le phénomène est aggravé par un exode massif des jeunes Italiens vers l’étranger, à la recherche d’un avenir plus stable et d’opportunités professionnelles. Parallèlement, le pays constate une augmentation du nombre de familles composées d’une seule personne et un vieillissement rapide de la population, posant des défis majeurs pour l’avenir démographique du pays, observent les experts
L’Italie, encore attachée à une identité catholique forte, doit aujourd’hui affronter une crise de la natalité qui questionne à la fois ses traditions et son modèle social, et requiert une profonde révolution culturelle pour espérer enrayer le déclin.