Placer le nouveau-né prématuré contre la peau d’un parent est un geste simple dont les effets sur le cerveau et le développement global des bébés sont désormais prouvés. Cette méthode, appelée « peau à peau », offre aux nourrissons une meilleure chance de croissance cognitive et d’épanouissement à long terme.
Des résultats marquants pour le développement cérébral
L’étude Epipage-2 portée par l’Inserm, l’INRAE et plusieurs universités françaises a suivi près de 2 500 enfants nés grands ou extrêmement prématurés (de 24 à 31 semaines de gestation). Les chercheurs ont constaté que ceux ayant bénéficié de séances régulières de peau à peau pendant la première semaine de vie obtenaient, à l’âge de 5 ans, un score moyen de QI supérieur de 2,3 points à ceux qui n’avaient pas bénéficié de cette pratique. Chez les prématurés les moins précoces, ce gain dépasse même 2,9 points.
Les mécanismes biologiques du lien précoce
Ce contact direct participe à réguler la température corporelle, à apaiser le stress du bébé et à favoriser la construction du lien affectif parent-enfant. Les interactions précoces activeraient des mécanismes biologiques et hormonaux favorables au développement du cerveau et à la maturation des connexions neuronales. L’OMS, de son côté, recommande sans réserve cette pratique qui améliore aussi la survie et l’adaptation sensorielle des enfants.
Une mesure simple et universelle qui pourrait faire la différence
Les chercheurs insistent : le coût de cette intervention reste très limité, nécessitant surtout la formation du personnel en néonatologie et des installations confortables pour les familles. La généralisation du peau à peau dans les services hospitaliers pourrait ainsi apporter une amélioration notable sur le plan cognitif à toute une population de bébés vulnérables, sans surcoût ni effets indésirables.
En définitive, l’étude encourage la création de chambres parentales et l’accompagnement systématique à la naissance pour les prématurés, faisant du geste peau à peau une priorité pour la santé publique et le développement des générations futures.
