Derrière l’image dynamique et valorisante du chef de projet, la réalité du terrain est bien plus sombre. Ce métier, en pleine expansion, expose ses professionnels à un risque élevé d’épuisement, souvent passé sous silence.
Un métier en pleine croissance… et en souffrance
Le poste de chef de projet attire de nombreux candidats grâce à sa polyvalence et à ses perspectives d’évolution dans des secteurs variés comme l’informatique, le marketing, la communication ou la construction. Pourtant, selon une vaste enquête menée par LinkedIn en 2024, il s’agit aussi du métier le plus touché par le burn-out. Près d’un chef de projet sur deux se dit aujourd’hui proche de l’épuisement professionnel, un chiffre alarmant qui met en lumière la face cachée de cette profession.
Les causes d’un épuisement généralisé
La pression constante pour respecter des délais serrés, la nécessité de jongler entre de multiples tâches et la gestion d’équipes souvent sous tension créent un environnement propice au stress chronique. Les chefs de projet doivent assurer la réussite de chaque étape, de la conception à la clôture, tout en garantissant la rentabilité et la satisfaction des clients ou partenaires. Ce « cocktail propice à l’épuisement » est aggravé par le manque de reconnaissance et de soutien, comme le soulignent de nombreux professionnels du secteur.
Un enjeu mondial pour la santé mentale
La problématique ne se limite pas à quelques entreprises isolées : selon le Project Management Institute, 25 millions de postes de chef de projet devront être pourvus d’ici 2030 dans le monde. Pourtant, sans prise de conscience et amélioration des conditions de travail, cette profession risque de devenir un symbole de détresse psychologique. En France, plus de deux millions de salariés étaient déjà concernés par la souffrance au travail en 2022, un chiffre qui ne cesse d’augmenter.
Face à l’ampleur du phénomène, il devient ainsi urgent de repenser l’organisation et l’accompagnement des chefs de projet. Reconnaître la charge mentale, offrir un meilleur soutien et valoriser le travail accompli sont des pistes pour éviter que ce métier, pourtant clé dans de nombreux secteurs, ne continue à briser en silence ceux qui l’exercent.