Un miracle au cœur d’un drame aérien vient relancer un vieux débat. Lors du récent crash d’un avion d’Air India entre Ahmedabad et Londres, un seul passager a survécu : Vishwashkumar Ramesh, citoyen britannique, assis sur le siège 11A. Si ce chiffre ne vous évoque rien de particulier, sachez qu’il pourrait bien devenir votre chiffre porte-bonheur… ou presque. Car oui, la place que vous occupez à bord d’un avion pourrait influencer vos chances de survie en cas de crash.
La légende des sièges à l’arrière
Ah, les rangées du fond… Ces sièges souvent boudés pour leur proximité avec les toilettes, leur inclinaison parfois capricieuse, ou tout simplement pour leur éloignement de la sortie de l’avion à l’atterrissage. Pourtant, une étude sérieuse publiée par Time en 2015 a mis le feu aux préjugés.
En analysant les accidents aériens survenus entre 1985 et 2000 aux États-Unis, l’étude a révélé une donnée intrigante : les sièges situés dans le tiers arrière de l’appareil présentaient un taux de mortalité de 32 %, contre 38 % à l’avant et 39 % au centre. Et si l’on pousse encore plus loin, les sièges du milieu à l’arrière seraient les plus sûrs avec seulement 28 % de mortalité.
Alors non, ce n’est pas une garantie de survie, mais une tendance statistique qui mérite d’être connue. Comme quoi, parfois, ce qui semble être la punition ultime (bonjour siège 31B entre deux inconnus) pourrait bien être votre meilleure chance de revoir la terre ferme en un seul morceau.
Pas de siège magique, mais des réflexes à cultiver
Avant de jeter votre dévolu sur les derniers rangs de l’appareil lors de votre prochain vol, il convient de nuancer un peu les choses. Tous les experts s’accordent sur un point : aucun siège n’est infaillible. Cheng-Lung Wu, professeur d’aviation, rappelle en ce sens que dans les accidents mortels, la place importe souvent moins que la violence du choc. Quant à Ed Galea, spécialiste des évacuations, il précise : « Cela dépend de la nature de l’accident. Parfois, c’est mieux à l’avant, parfois à l’arrière ». Bref, pas de recette miracle, seulement des probabilités.
La vraie clé ? La proximité avec les sorties de secours
Selon une vaste analyse menée par Ed Galea sur plus de 100 accidents, les passagers assis à moins de cinq rangées d’une issue de secours sont statistiquement les plus susceptibles de survivre. Pourquoi ? Parce qu’en cas de crash, chaque seconde compte. Il faut évacuer, vite, souvent dans la fumée, parfois dans le noir, toujours dans la panique.
C’est aussi là qu’on réalise l’importance du briefing de sécurité. Oui, même si vous avez déjà vu les consignes mille fois, même si vous volez plus que les hôtesses elles-mêmes. Parce que sous stress, votre cerveau peut tout bonnement oublier comment ouvrir une ceinture. Et ça, ça pourrait bien être la différence entre sortir ou rester coincée.
Voyager ensemble, mais de manière stratégique
Autre conseil d’expert : essayez autant que possible d’être assis avec vos proches. Cela peut sembler évident, mais de nombreuses compagnies, notamment low cost, font payer l’option « sièges ensemble ».
Tentant d’économiser quelques euros ? Sachez que, dans une situation d’urgence, le temps que vous perdrez à chercher votre fils, votre mère ou votre moitié pourrait coûter cher. Voyager ensemble, c’est aussi gagner en efficacité. Si vous vous comprenez bien, vous communiquez mieux. Et en cas de stress, un visage connu peut faire toute la différence.
Et si on finissait par une touche d’optimisme ?
Vous êtes peut-être en train de vous dire que tout ça est bien flippant. Et pourtant, détendez-vous : les avions restent de loin le moyen de transport le plus sûr. Chaque jour, plus de 100 000 vols relient les quatre coins du globe sans incident. Les crashs sont rares, et les avancées technologiques ont rendu les appareils plus fiables que jamais.
Alors, la prochaine fois que vous choisissez votre place dans l’avion, n’optez pas seulement pour la vue sur l’aile ou la proximité du hublot pour dormir. Pensez aussi à votre sécurité. Non pas par peur, mais par conscience. Parce que savoir, c’est déjà un peu contrôler. Et cela, peu importe où vous êtes assise, c’est déjà un petit superpouvoir.