Les vacances d’été se présagent à l’horizon. Si certaines personnes comptent les jours et se projettent déjà sous les cocotiers, d’autres n’ont pas vraiment le cœur à plier bagage et à lézarder sous le soleil. Ces quelques semaines de repos sont attendues de pied ferme par les uns et redoutées par les autres. Peut-être que vous aussi vous êtes allergique aux vacances et que le mot détente vous donne de l’urticaire.
Détester les vacances, un choix difficile à assumer
À l’aube du mois de juillet, le compte à rebours des vacances est lancé. De nombreuses personnes attendent ce moment avec impatience et n’ont qu’une hâte : troquer leur chaise de bureau contre un transat et leur café contre un mojito. Alors que vos collègues évoquent, tout sourire, leur prochaine destination de voyage et leur programme de farniente, vous restez à l’écart, comme si vous n’étiez pas concerné. Le mot vacances vous fait grimacer plus qu’il ne vous met en joie. Vous pouvez camper dans l’openspace tout l’été, ce n’est pas une tare, mais un cadeau.
Tandis que la plupart des gens rêvent de cette parenthèse estivale toute l’année et commencent déjà à lâcher du lest à quelques jours du départ, vous, vous pourriez aisément vous en passer. Si vous faites partie de ces réfractaires du « plage, baignade resto », qui soupirent à l’idée de « profiter », sachez-le : ce n’est ni une honte, ni un caprice. Or, parfois, vous vous sentez comme un OVNI au milieu de tous ces vacanciers transit. Dans notre société, les vacances sont la définition même du bonheur. Pour vous, elles ne sont pas indispensables. Tant et si bien que vos patrons vous somment de prendre des congés.
Lorsque vous daignez dire que vous n’avez pas de « plans » pour cet été et que vous préférez avancer sur vos tâches plutôt que de faire du surf ou du pédalo, les autres vous regardent avec des yeux écarquillés. Ils ne vous prennent pas au sérieux et pensent à une mauvaise plaisanterie. Cette aversion pour les vacances est largement incomprise. Pourtant, vous n’êtes pas un cas isolé. En 2023, 17 % des Français qui ne sont pas partis en vacances ont fait ce choix par absence d’envie, et non à cause de difficultés financières, d’après une étude OpinionWay pour Atout France.
La peur de sortir de sa zone de confort
Si de nombreuses personnes se bousculent aux portes des aéroports et sur le sable fin pendant les mois ensoleillés, vous, ce n’est pas votre « truc ». On peut vous proposer un séjour idyllique aux Seychelles ou une escapade tous frais payés à l’île Maurice, vous déclinez l’invitation sans regret. Peut-être que vous ne détestez pas les vacances en elles-mêmes, mais plutôt cette plongée dans l’inconnu. Quand vous partez hors de chez vous, vous perdez tous vos repères rassurants du quotidien. Vous devez vous acclimater à un nouvel environnement et rien qu’à cette pensée, vous avez les poils qui se dressent.
Les vacances vous coupent de la routine et c’est justement ce qui vous angoisse. Dans ce cadre de carte postale, vous ne vous sentez pas à votre aise. Vous êtes comme déboussolé. Si vous détestez les vacances, c’est peut-être parce que vous aimez vos habitudes et votre mode de vie, parfaitement ordonnée.
L’incapacité à lâcher prise et à prendre soin de soi
Vous détestez les vacances et ce n’est pas seulement parce que les plages sont bondées et que les touristes grouillent de partout. Le reste de l’année, vos journées sont remplies, rythmées, cadrées. Travail, obligations, enfants, tâches domestiques : vous n’avez pas une minute à vous. Et soudain, l’agenda se vide. Trop de silence, trop de place, trop de soi. Ce tête-à-tête avec vous-même peut être vertigineux.
Tandis que d’autres flânent dans les vagues et font des cures iodées, vous, vous repliez dans vos impératifs et ce n’est pas anodin. Si vous fuyez les vacances, c’est certainement parce qu’elles vous forcent à l’introspection. Lorsque vous n’avez pas le nez dans les dossiers, mais sur le coucher de soleil ou l’horizon, vous êtes confrontée à votre propre vérité et elle peut s’avérer effrayante. Les vacances peuvent révéler ce que vous vous efforcez de taire tout au long de l’année : un mal-être, une solitude, des questionnements profonds.
Des origines plus profondes
Votre difficulté à apprécier les vacances peut aussi plonger ses racines dans votre histoire personnelle. Avez-vous grandi dans un contexte où l’oisiveté était mal vue ? Où il fallait « mériter » chaque moment de plaisir ? Ou peut-être que les vacances étaient, pour vous, synonymes de conflits familiaux, d’instabilité émotionnelle ou de restrictions financières ?
Les vacances rallument des cases longtemps éteintes dans votre esprit et réveillent des souvenirs que vous auriez préféré oublier. Des disputes à la place des rires sous le parasol des terrasses, une baignade qui vire en noyade. Les vacances de votre enfance ont dégoûté l’adulte que vous êtes aujourd’hui.
Bonne nouvelle : il n’existe pas une seule façon de « bien » passer ses vacances. Si vous ne rêvez ni de plage ni de soirées festives, ce n’est pas un défaut. C’est un besoin différent. Il y a autant de styles de repos que de personnalités.