Un solvant issu du pétrole se cacherait dans les rayons de nos supermarchés. Dans un rapport publié le 22 septembre 2025, Greenpeace alerte sur la présence d’hexane dans des aliments du quotidien, avec des risques potentiels pour la santé du cerveau et du système nerveux.
L’hexane, un solvant qui inquiète
L’hexane est un produit chimique utilisé depuis des décennies dans l’industrie agroalimentaire, principalement pour extraire les huiles végétales comme le tournesol, le soja ou le colza. Greenpeace rappelle qu’il s’agit d’un neurotoxique reconnu, capable d’endommager les neurones et soupçonné de jouer un rôle dans certaines pathologies neurologiques.
Des résidus dans des produits courants
Pour mesurer l’ampleur du problème, l’ONG a fait analyser 56 produits achetés en grande surface. Résultat : plus des deux tiers contiennent des traces de ce solvant. Parmi eux, des marques bien connues du grand public. La liste publiée par Greenpeace inclut notamment :
- Huiles : Isio 4 Lesieur, Simply Carrefour, Fleur de Colza et Cœur de Tournesol Lesieur
- Beurres : Président, Elle & Vire, Paysan Breton ou encore Les Croisés (Leclerc)
- Laits : Lactel et Délisse (marque repère Leclerc)
- Viandes : comme les cuisses de poulet Monoprix
- Laits : infantiles Blédina et Gallia
Des risques pour le cerveau et la santé
Dans son analyse, Greenpeace rappelle que l’hexane est métabolisé dans l’organisme et peut donner naissance à une molécule appelée 2,5-hexanedione. Celle-ci aurait des effets délétères sur le système nerveux et est notamment suspectée de favoriser la dégénérescence des neurones liés aux mouvements et aux émotions, une atteinte associée à la maladie de Parkinson. D’autres recherches évoquent un lien possible avec certaines maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques.
Une alerte qui cible aussi l’alimentation des enfants
Parmi les résultats, la présence de résidus dans des laits infantiles figure parmi les points les plus préoccupants. Greenpeace insiste sur le fait que même à faible dose, ce type d’exposition répétée pourrait constituer un risque pour les cerveaux en développement.
L’ONG appelle donc à une meilleure régulation européenne et à la transparence dans l’étiquetage, afin que les consommateurs puissent savoir si leurs produits ont été fabriqués en utilisant des procédés impliquant l’hexane. Elle encourage également à privilégier des huiles pressées à froid bio, qui n’ont pas recours à ce solvant chimique.
En définitive, ce rapport de Greenpeace met en lumière une réalité inquiétante : un solvant industriel, l’hexane, se retrouve dans de nombreux aliments du quotidien, y compris ceux destinés aux enfants. Si les risques exacts pour la santé restent encore étudiés, la prudence est de mise.