Et si notre manière de cuire les pâtes était la clé pour les rendre plus digestes ? Selon un médecin britannique, un simple changement de routine en cuisine pourrait transformer notre assiette, sans renoncer au plaisir. Précisons toutefois que : les pâtes sont déjà un aliment parfaitement fréquentable, et vous n’avez absolument pas besoin de les « alléger » pour avoir le droit de les savourer.
Une approche qui se veut contre-intuitive
Nous pensions tous connaître par cœur le petit monde des pâtes. Elles sont notre plat refuge, rapide, bon marché, réconfortant… et souvent diabolisé dans certains régimes pour leur apport en glucides dits « rapides ». Voilà qu’un chirurgien britannique, le Dr Karan Rajan, vient semer le doute. Selon lui, un geste tout simple permettrait de réduire l’apport calorique des pâtes – parfois jusqu’à 50 % – grâce à un jeu sur leur amidon.
L’idée paraît étrange : il ne s’agit pas de mettre moins de fromage râpé, ni de remplacer les coquillettes par des courgettes en spirale. Non, l’astuce consiste simplement à… les refroidir puis les réchauffer. Si vous voulez tenter l’expérience chez vous, pas besoin d’un laboratoire, il suffit en effet de suivre 3 étapes :
- Cuisez vos pâtes normalement, comme vous les aimez.
- Égouttez-les et laissez-les refroidir au réfrigérateur pendant au moins 4 heures.
- Réchauffez-les doucement à la poêle ou au micro-ondes avant de déguster.
Ce que dit la science
Quand les pâtes sortent de l’eau bouillante, leur amidon est dit « disponible » : il se digère vite, et provoque une hausse rapide de la glycémie. Une partie de cet amidon peut se transformer en ce qu’on appelle de l’amidon résistant si on les laisse refroidir. Et cet amidon-là porte bien son nom : il résiste à la digestion, passe plus loin dans notre intestin, nourrit notre microbiote, et surtout, il n’apporte pas les mêmes calories assimilables.
Le plus beau dans l’histoire ? Si vous réchauffez ensuite vos pâtes, cet amidon résistant ne disparaît pas. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, une simple poêlée ou un passage au micro-ondes conserve ce petit tour de magie biochimique.
Ce mécanisme s’appelle la rétrogradation de l’amidon. Les molécules se réorganisent lors du refroidissement, formant une structure plus compacte et donc moins accessible aux enzymes digestives. Les chercheurs connaissent bien ce processus : il est étudié notamment pour l’alimentation des personnes diabétiques, afin de limiter les pics de glycémie, mais aussi pour mieux gérer la satiété.
La vérité : les pâtes n’ont jamais été vos ennemies
Il est important de rappeler que manger n’est pas un calcul mental permanent. Compter les calories, comparer chaque portion, chercher sans cesse la version « la plus légère »… tout cela peut vite transformer un moment de plaisir en casse-tête. Et franchement, qui a envie de sortir une calculette au dîner ?
Les pâtes, comme le pain, le riz ou encore les pommes de terre, ne sont pas des « fautes ». Elles nourrissent, elles réconfortent, elles créent du lien autour d’une table. Une assiette de penne à la sauce tomate, c’est bien plus qu’une somme de glucides : c’est un souvenir d’enfance, un plat partagé entre amis, un dîner vite préparé après une longue journée.
Si l’astuce du Dr Rajan peut être intéressante, ne la transformez pas en injonction. Mangez vos pâtes comme vous les aimez, al dente ou fondantes, fraîches ou réchauffées, avec ou sans fromage râpé. Ce qui compte vraiment, c’est de savourer votre repas sans culpabilité.
La cuisine n’a jamais été une course à l’optimisation. L’astuce de refroidir et réchauffer les pâtes montre simplement que nos aliments recèlent de secrets fascinants. Cela ne veut pas dire qu’il faille changer vos habitudes à tout prix. Manger, c’est avant tout se faire plaisir, se nourrir et célébrer la diversité des saveurs. Les pâtes n’ont pas besoin d’être « allégées » pour être légitimes dans votre assiette. Elles le sont déjà.