Amanda Lear brise le silence sur les dérives du mannequinat. Sur le plateau de « Quelle Époque ! », la chanteuse, actrice, animatrice de télévision et artiste peintre française s’est exprimée avec franchise sur un milieu qu’elle qualifie de « profondément misogyne et aliénant ».
« On est des objets » : un témoignage sans filtre
Face à Léa Salamé, Amanda Lear ne s’est pas contentée de nostalgie : elle a livré un constat amer. « J’ai détesté être mannequin, parce qu’on est un objet », a-t-elle confié, rappelant comment les femmes, sur les podiums comme dans les magazines, sont souvent réduites à leur apparence. Cette confession résonne comme une claque dans une industrie qui peine encore à tirer les leçons de #MeToo. À travers ses mots, Amanda Lear met en lumière la mécanique de l’objectification : le regard des hommes qui façonnent les codes, la compétition féroce entre les corps, et un système où la féminité devient marchandise.
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Le poids du male gaze et du culte de la perfection
Amanda Lear dénonce une époque où le mannequin n’était qu’une « marionnette » entre les mains d’une industrie dominée par les hommes. Derrière l’image de rêve, c’est tout un rapport de pouvoir qu’elle décrit : celui d’un monde où la beauté des femmes est codifiée, exploitée, et souvent dénuée d’âme. Ses propos rejoignent ceux d’autres figures, comme l’actrice, mannequin et réalisatrice française Laetitia Casta, alertant sur le retour inquiétant de l’ultra-maigreur et du formatage des corps. Le capitalisme, pointe Amanda Lear, alimente ce cycle d’aliénation : produire vite, paraître parfaite, ne jamais vieillir.
Un discours salutaire dans un milieu figé
Sur les réseaux sociaux, les réactions n’ont pas tardé. Beaucoup saluent le courage d’Amanda Lear, cette voix libre qui ose dire tout haut ce que beaucoup taisent encore. D’autres questionnent, à travers le malaise perceptible de l’ex mannequin française des années 1980 Inès de La Fressange sur le même plateau, si la « liberté » des mannequins d’aujourd’hui est réellement acquise.
Avec son franc-parler et son ironie mordante, Amanda Lear rappelle ainsi que l’élégance ne devrait jamais se confondre avec la soumission. Sa prise de parole résonne comme une piqûre de rappel : dans la mode, la femme n’est pas un objet – mais un sujet à part entière, avec une voix à écouter.
