Récompensée récemment par le Virtuoso Award du Bentonville Film Festival, l’actrice Brenda Song est revenue sur une décision de sa jeunesse qui continue de résonner dans sa carrière : le refus de Disney de la laisser auditionner pour un rôle dans « Gran Torino », film réalisé par Clint Eastwood. Ce moment de frustration et de désillusion a marqué un tournant dans son rapport à l’industrie.
Une opportunité avortée
En pleine ascension grâce à son rôle de London Tipton dans la série à succès « The Suite Life of Zack and Cody », Brenda Song, alors sous contrat avec Disney Channel, s’est vue interdire d’envisager un rôle dans le long-métrage « Gran Torino ». « Le personnage devait vivre une scène d’agression, alors Disney a refusé », a-t-elle confié lors d’un entretien accordé à Variety.
Pour l’actrice, alors âgée d’une vingtaine d’années, ce refus a été une profonde déception. « J’étais très bouleversée », a-t-elle admis. Bien qu’elle ait finalement accepté la décision de l’entreprise, elle n’a jamais oublié cette opportunité manquée, qu’elle percevait comme une occasion de sortir du registre adolescent auquel elle était cantonnée.
Une carrière façonnée très tôt
Brenda Song a débuté dans le monde du divertissement dès son plus jeune âge, d’abord comme mannequin enfant, puis comme actrice dans des productions télévisées. Dès 2000, elle entre dans l’univers Disney avec des rôles dans des téléfilms et séries à succès. Elle devient une figure emblématique de la chaîne, enchaînant les projets comme « Wendy Wu: Homecoming Warrior », « Phil of the Future », et bien sûr « The Suite Life of Zack and Cody » et sa suite « The Suite Life on Deck ».
La volonté de casser l’image Disney
Si le succès est au rendez-vous, Brenda Song ressent rapidement le besoin de s’affirmer en dehors de son image lisse. « Je suis une actrice. Quand vous m’avez engagée, je n’étais pas une héritière d’hôtel », a-t-elle déclaré dans son entretien, en allusion à son rôle comique, mais stéréotypé, dans « The Suite Life ».
Lorsqu’une autre opportunité se présente avec « The Social Network », elle sent à nouveau des réticences. Cette fois, elle décide de défendre elle-même son dossier auprès de Gary Marsh, alors président de la division télévision de Disney. Ce plaidoyer finit par porter ses fruits : Disney l’autorise à tourner dans ce film dramatique majeur, qui changera le cours de sa carrière.
Une reconnaissance tardive mais méritée
Depuis son départ de l’univers Disney, Brenda Song a diversifié ses rôles dans des séries comme « Scandal », « New Girl », « Dads », et « Station 19 ». Plus récemment, elle a brillé dans les séries « Dollface » et « Running Point », ainsi que dans le film « The Last Showgirl », qui lui valent une reconnaissance critique renouvelée.
À 37 ans, elle évoque avec maturité les sacrifices imposés par les débuts dans l’industrie du divertissement, mais aussi la fierté d’avoir tracé sa propre voie. Malgré les obstacles, elle continue de se forger une place parmi les actrices respectées d’Hollywood.
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Le témoignage de Brenda Song souligne à quel point les artistes issus de l’univers Disney ont parfois du mal à sortir de l’image formatée qui leur colle à la peau. Si Gran Torino reste un rôle qu’elle n’a pas pu défendre, son parcours démontre qu’avec persévérance, il est possible de s’émanciper des cadres restrictifs imposés par l’industrie. Aujourd’hui, Brenda Song incarne cette génération d’actrices capables de reprendre le contrôle de leur narration, au prix d’un chemin parfois semé de frustrations.