Chaque année, le défilé Sports Illustrated Swimsuit célèbre la diversité des corps et des âges dans une ambiance qui se veut body positive. Pour l’édition 2025, l’événement organisé à Miami a une fois de plus repoussé les limites des standards esthétiques, en mettant en avant des femmes aux parcours et physiques variés. Et cette année, c’est Bethenny Frankel, 54 ans, entrepreneure américaine et ancienne star de télé-réalité, qui a cristallisé l’attention.
Une apparence qui dérange certains internautes
Sur le podium, la quinquagénaire a fait sensation dans un bikini string rose fuchsia, affichant une silhouette et une démarche affirmées. Loin des diktats de « la jeunesse éternelle » souvent associés à l’industrie de la mode, sa présence incarne un message : la beauté n’a pas d’âge. Pourtant, au-delà des projecteurs et des applaudissements, une partie des internautes s’est montrée beaucoup moins bienveillante.
Sur les réseaux sociaux, les photos du défilé ont rapidement déclenché une vague de réactions. Si plusieurs internautes ont salué le courage et la confiance de Bethenny Frankel, d’autres ont critiqué son apparence physique de manière virulente. Parmi les commentaires les plus violents, on retrouve : « Défigurée par le botox » ou encore « ayez un peu de classe », des remarques teintées d’âgisme et de sexisme, visant à rabaisser une femme qui a simplement osé s’exposer dans un espace public où elle est pleinement légitime.
Ces jugements ont aussitôt déclenché une contre-vague de soutien. De nombreux internautes ont souligné le sexisme latent de ces critiques, rappelant que les hommes publics de plus de 50 ans ne subissent pas le même niveau de commentaires sur leur physique. D’autres ont souligné la pression sociétale exercée sur les femmes, souvent sommées de vieillir « discrètement », sans faire de vagues, ni chercher à plaire ou à se réinventer.
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Un défilé sous le signe de l’inclusivité
Le Sports Illustrated Swimsuit Show a depuis plusieurs années fait le choix de la diversité corporelle. On y voit des mannequins de toutes tailles, de toutes origines, de tous âges. Cette approche inclusive reflète une volonté de mieux représenter la réalité, loin des canons figés de la mode traditionnelle. En accueillant Bethenny Frankel sur son podium, le défilé cherche à affirmer une vision pluraliste de la beauté.
Bethenny Frankel, de son côté, n’a pas directement répondu aux commentaires négatifs, mais a partagé avec ses abonnés des images du show accompagnées de messages positifs sur l’acceptation de soi et la liberté d’être. À travers cette démarche, elle revendique le droit d’exister médiatiquement à un âge où beaucoup de femmes sont rendues invisibles.
Une critique du regard social sur les femmes mûres
L’affaire Bethenny Frankel révèle un double standard tenace : alors que les hommes peuvent continuer à séduire, vieillir, afficher leurs rides ou leur musculature sans être jugés, les femmes sont souvent pointées du doigt, qu’elles choisissent d’assumer leur âge ou de recourir à des interventions esthétiques. Le problème ne réside donc pas tant dans le recours au botox ou dans le port d’un bikini, mais dans le regard porté sur ces choix.
Comme le rappellent plusieurs commentateurs engagés, le body positivity ne consiste pas seulement à accepter les corps différents, mais aussi à respecter les décisions individuelles, qu’elles passent par la chirurgie esthétique, le maquillage ou le vieillissement naturel. À 54 ans, Bethenny Frankel a simplement existé dans l’espace public, et cela devrait suffire.
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Le passage de Bethenny Frankel sur le podium de Miami n’a pas seulement mis en lumière une femme qui affiche fièrement son corps à 54 ans ; il a aussi révélé la persistance d’un contrôle social sur le corps des femmes, particulièrement les plus âgées. Alors que la société célèbre de plus en plus la diversité corporelle, ces critiques soulignent que le chemin vers l’égalité du regard est encore long.