Lola Tung est l’un des visages les plus en vue de la nouvelle génération d’actrices américaines. À 22 ans, elle termine l’aventure qui l’a propulsée sous les projecteurs : « The Summer I Turned Pretty » (TSITP), série phénomène sur Prime Video adaptée des romans de Jenny Han. Sauf que derrière le sourire chaleureux et les tapis rouges, Lola Tung révèle une réalité souvent passée sous silence : la difficulté à se sentir belle, même lorsque tout le monde vous le répète.
« Je ne me sentais pas belle » : une confidence inattendue
Dans une longue interview accordée à Teen Vogue, l’actrice s’est livrée avec authenticité sur sa confiance en elle, ses doutes, et la façon dont son rôle de Belly l’a aidée à se réconcilier avec son image. Dans un milieu où les compliments sur le physique fusent facilement, Lola Tung confie ainsi qu’elle a longtemps eu du mal à les accepter. « Je ne veux pas dire que jouer dans un triangle amoureux m’a rendue plus belle. Mais j’ai appris à avoir confiance en moi, à m’affirmer, grâce à ce rôle et à cette expérience », explique-t-elle.
Ce sentiment de doute ne vient pas de nulle part. Issue d’un parcours exigeant – elle a étudié à la prestigieuse Fiorello H. LaGuardia High School à New York, puis à Carnegie Mellon – Lola Tung a grandi dans des environnements compétitifs. Des lieux où la perfection est souvent attendue, et où la pression peut être intérieure, comme sociale. « Je me mettais une pression énorme. Je voulais prouver que j’étais à la hauteur. Je ne voulais pas montrer de faiblesse », raconte-t-elle.
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La célébrité, entre validation extérieure et quête intérieure
La célébrité n’a pas tout réglé. Dès la première saison de la série, l’impact médiatique est fulgurant. Du jour au lendemain, Lola Tung devient une figure centrale des discussions en ligne, adulée par les fans, scrutée dans ses moindres faits et gestes. « Il y a tellement d’opinions sur vous en permanence. Ça peut brouiller votre esprit », admet-elle. Elle choisit d’ailleurs de se tenir à distance des réseaux sociaux, supprimant régulièrement les applications pour préserver sa santé mentale.
Malgré la surexposition, l’essentiel pour elle est ailleurs. « Je me sens belle quand je suis avec mes amis, quand je suis moi-même. Je me sens belle quand je suis confiante. Et parfois, oui, cette confiance vient du travail, de mes performances, mais aussi de moments simples où je ris avec les gens que j’aime ».
Redéfinir la beauté : au-delà des projecteurs
L’histoire de Belly dans la série « The Summer I Turned Pretty » (TSITP), adolescente qui apprend à se connaître, à aimer et à être aimée, a résonné avec des millions de jeunes spectatrices. Et si Lola Tung a pu se reconnaître dans ce parcours, c’est qu’il reflète aussi une réalité qu’elle a vécue. « Ce job peut, paradoxalement, vous faire sentir moins belle », note-t-elle. Entre les exigences des tournages, la fatigue, les comparaisons constantes, elle a dû apprendre à faire taire cette voix intérieure qui critique, doute, juge.
Dans un moment touchant, elle confie qu’elle a été inspirée par une influenceuse britannique qui répète : « Il n’y a rien que je ne puisse faire ». Une phrase qu’elle se répète désormais, notamment avant de monter sur scène ou d’affronter une audition stressante. « C’est ce que j’aime dans le théâtre : ça me fait peur, mais ça me fait aussi me sentir vivante ».
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Une actrice en chemin, une jeune femme en devenir
Alors qu’elle s’apprête à tourner la page de « TSITP » avec la sortie de la saison 3, Lola Tung regarde vers l’avenir. Son premier film, « Forbidden Fruits », un thriller féministe réalisé par Meredith Alloway, marque un tournant. Elle y partage l’affiche avec Lili Reinhart, Victoria Pedretti et Gabrielle Union, dans un casting 100 % féminin. « C’est incroyable d’être entourée de femmes à tous les niveaux du projet, y compris derrière la caméra. Je n’avais jamais vu ça auparavant », dit-elle avec enthousiasme.
Malgré cette ascension rapide, Lola Tung garde les pieds sur terre. Son rapport à la beauté n’est plus lié à une image figée, mais à un ressenti. « Être belle, ce n’est pas cocher une case. C’est se sentir alignée avec soi-même. Et parfois, c’est aussi transpirer dans un cours de danse et se dire : ‘Je suis fière de moi' ».
Ce que Lola Tung transmet, au fond, va ainsi bien au-delà de son rôle à l’écran. Elle incarne une jeunesse consciente, sensible, lucide sur la manière dont l’industrie peut vous façonner – mais aussi déterminée à garder le contrôle sur sa narration personnelle. Sa vulnérabilité devient alors une force, un miroir tendu à toutes les personnes qui ont douté de leur beauté, de leur légitimité ou de leur valeur.