Sydney Sweeney est l’une des figures les plus sollicitées d’Hollywood. Devenue célèbre grâce à la série « Euphoria », elle enchaîne depuis les projets, les couvertures de magazines et les partenariats publicitaires. Si son image très exposée fascine autant qu’elle divise, l’actrice le rappelle dans une récente interview pour The Wall Street Journal : rien n’est laissé au hasard. « Oui. Très [stratégique] », affirme-t-elle lorsqu’on lui demande si ses campagnes les plus provocantes sont réfléchies.
Une critique largement genrée
Parmi les publicités ayant le plus attiré l’attention figure celle pour une marque de savon qui proposait une édition limitée… parfumée à son bain. Si la campagne a fait parler sur les réseaux sociaux, Sydney Sweeney note que ce sont « surtout les filles qui ont commenté », en référence aux critiques reçues. Elle s’étonne de cette réaction : « Je trouvais ça vraiment intéressant. Elles ont toutes adoré l’idée du bain de Jacob Elordi ».
Cette observation met en lumière un double standard fréquent : la tolérance plus grande pour les choix jugés « osés » chez les hommes que chez les femmes. La remarque de Sydney Sweeney souligne à la fois l’absurdité de certaines critiques et leur origine genrée, souvent nourrie d’injonctions contradictoires adressées aux femmes sur leur apparence et leur attitude publique.
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Revendication de contrôle et refus de l’infantilisation
Fondatrice de sa propre société de production, Fifty-Fifty Films, Sydney Sweeney ne se contente pas de jouer devant la caméra : elle négocie, anticipe, construit son image avec précision. « Je veux savoir quel est le budget, quelles sont les lignes comptables, où on peut optimiser ». Loin de l’idée de l’actrice passive ou manipulée, elle revendique une implication totale dans ses projets.
En se montrant active dans ses décisions, Sydney Sweeney déconstruit l’image d’une jeune femme simplement « utilisée » pour son apparence. Elle devient une professionnelle aguerrie qui comprend parfaitement les rouages de l’industrie – et s’en empare à ses conditions.
Une ligne fine entre visibilité et jugement moral
Les critiques qui visent ses campagnes ne sont pas nouvelles dans l’histoire du cinéma. Dès qu’une femme célèbre se montre sûre d’elle, expressive, ou visuellement affirmée, elle se heurte à des remarques sur la « décence », la « bonne mesure » ou la « dignité ». Sydney Sweeney en est pleinement consciente. Elle choisit néanmoins de ne pas se justifier : elle préfère continuer à avancer, librement, avec une vision claire de ce qu’elle construit.
Lorsqu’on l’interroge sur d’autres polémiques – notamment une campagne de jeans qui a suscité des interprétations politiques extrêmes – elle décline simplement de commenter. Un choix qui témoigne d’une posture : celle de ne pas nourrir des discours qui cherchent à la détourner de ses intentions initiales.
Travailleuse acharnée et en quête de maîtrise
Sydney Sweeney rejette aussi une idée persistante : celle selon laquelle les femmes célèbres devraient se contenter d’un rythme modéré et laisser « la machine tourner ». Elle, au contraire, multiplie les tournages, gère ses productions, enchaîne les promotions. « Je n’ai pas envie de prendre six mois de pause », dit-elle, en référence à une ancienne déclaration souvent mal interprétée sur son rythme de travail.
Ce qu’elle décrivait alors, explique-t-elle aujourd’hui, relevait d’un besoin d’activité, d’un élan personnel – pas d’une nécessité financière. « Je fais ça parce que j’en ai envie. Ça m’angoisse de ne rien faire pendant plusieurs jours ». Sydney Sweeney précise qu’elle garde tout de même des créneaux libres pour des opportunités de dernière minute, mais que si elle le souhaitait, « elle pourrait être bookée pour les quatre prochaines années ».
Une actrice lucide sur la volatilité de la notoriété
Consciente de l’instabilité qui accompagne la célébrité, Sydney Sweeney garde une forme de recul. « L’industrie est très rapide à te célébrer quand tu es en haut, et tout aussi rapide à t’oublier ». Elle dit ne pas laisser les compliments s’installer en elle. Ils « atterrissent puis repartent ». Ce détachement volontaire l’aide à ne pas baser sa valeur personnelle sur l’attention médiatique.
Le droit d’être stratégique, sans être jugée
En définitive, Sydney Sweeney incarne une nouvelle génération d’actrices : conscientes de leur image, stratèges, entrepreneuriales, et décidées à se faire respecter dans une industrie encore traversée par des jugements genrés.
En assumant ses choix et en les expliquant calmement, Sydney Sweeney rappelle ainsi que les femmes ont le droit d’être visibles, audacieuses, calculatrices, sans que cela devienne un motif d’attaque. Être belle, être sexy, être en contrôle : ce ne sont pas des fautes. Ce sont des décisions.