Depuis quelques jours, plusieurs vidéos circulent sur X (ex-Twitter) et TikTok montrant Giselle, membre du girl group sud-coréen de K-pop Aespa, dans ce qui semble être une performance récente du titre « Dirty Water ». Ce comeback, acclamé musicalement par une grande partie des fans, fait également l’objet d’un débat… moins bienveillant. Sur les réseaux, de nombreux internautes s’interrogent : Giselle aurait-elle eu recours au botox ?
Des rumeurs sans fondement confirmé
Certaines personnes vont jusqu’à dire qu’on ne la reconnaît plus, affirmant qu’elle « n’arrive plus à bouger son visage » ou que « ses expressions paraissent figées ». Des commentaires qui, au-delà de leur supposée préoccupation esthétique, traduisent une obsession persistante pour le contrôle du corps des femmes – en particulier dans l’industrie musicale.
À ce jour, aucune déclaration officielle n’a été faite par Giselle ni par SM Entertainment concernant un quelconque traitement esthétique. Ces soupçons reposent donc uniquement sur des observations visuelles et des interprétations personnelles. Or, analyser le visage d’une personne à partir de quelques secondes de vidéo – parfois dans des angles peu flatteurs ou à travers des éclairages particuliers – n’a jamais constitué une preuve fiable de quoi que ce soit.
La morphologie d’un visage peut changer pour mille raisons : fatigue, stress, maquillage, éclairage, maladie, ou simplement… l’évolution naturelle du corps. L’exigence de perfection qui pèse sur les idoles sud-coréennes est telle qu’une simple modification peut vite se transformer en controverse injustifiée.
@xhmyzi all that filler makes her look a lot older compared to the rest of the aespa members and it looks incredibly off #kpop #fyp #aespa #giselle ♬ JUMP – BLACKPINK
Et si elle avait eu recours au botox ? Est-ce vraiment notre affaire ?
Même dans l’hypothèse où Giselle aurait choisi d’avoir recours à des injections esthétiques, cela ne devrait en aucun cas devenir un sujet de moquerie ou d’indignation publique. Le corps des femmes ne devrait pas être un terrain d’opinion collective. Il n’appartient à personne d’autre qu’à elles.
Dans une industrie ultra-exposée, où chaque mouvement, chaque ride, chaque centimètre est scruté, le recours à certaines pratiques esthétiques peut être un choix personnel, une stratégie professionnelle ou une manière de reprendre le contrôle sur son image. Et aucun de ces motifs ne justifie qu’on en fasse un procès public.
Ce double standard est d’autant plus frappant qu’il cible presque exclusivement les femmes : « trop lissée », on la dit artificielle ; « trop naturelle », on la trouve négligée. Cette injonction contradictoire au « parfait équilibre » n’est rien d’autre qu’une forme de violence ordinaire.
Giselle, une artiste avant tout
Depuis ses débuts avec le girl group sud-coréen de K-pop Aespa, Giselle a su se démarquer par sa voix grave, sa prestance scénique et sa capacité à évoluer dans un groupe au concept aussi futuriste que complexe. Avec le dernier titre « Dirty Water », elle montre encore une fois son aisance dans des performances intenses, aux chorégraphies exigeantes, tout en portant une esthétique visuelle affirmée. Aujourd’hui, l’attention semble davantage portée sur ses traits que sur son talent – un phénomène récurrent pour les femmes artistes, bien au-delà de la K-pop.
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Body shaming déguisé : quand la critique esthétique devient violence symbolique
Il est facile de croire que commenter « juste un détail » sur le physique d’une célébrité est anodin. Néanmoins, ces jugements alimentent une culture du body shaming qui pousse toujours plus de jeunes femmes à douter d’elles-mêmes, à se comparer et à s’auto-critiquer.
Giselle, comme toutes les artistes, n’a pas à justifier son apparence pour mériter respect et reconnaissance. En tant que média féministe et body positive, nous rappelons que chaque personne – célèbre ou non – a le droit de disposer librement de son corps, sans avoir à se conformer aux attentes d’autrui, ni à en rendre compte.
Laissons les femmes respirer
Les rumeurs autour de Giselle sont révélatrices d’un problème plus large : la manière dont la société continue de vouloir contrôler le corps des femmes, même lorsqu’elles sont au sommet de leur carrière. Qu’elle ait changé ou non, cela ne devrait rien changer à la manière dont on reçoit son art.
À l’heure où le girl group sud-coréen de K-pop Aespa poursuit sa montée en puissance internationale, recentrons-nous sur l’essentiel : le travail, la musique, la créativité. Et surtout, n’oublions jamais que derrière chaque image, chaque vidéo, il y a une personne – et qu’elle mérite mieux que d’être réduite à un visage scruté à la loupe.