« J’ai peur d’aller dormir » : un projet pour visibiliser les cauchemars et phobies chez l’adulte

Araignée, monstres sous le lit ou cauchemars qui donnent la chair de poule… autant de choses qui peuvent effrayer même les plus grand.e.s et les plus robustes d’entre nous. Car si les cauchemars surviennent surtout chez les enfants, il y a aussi des adultes qui peuvent en souffrir. La photographe lilloise Ivannalys a décidé d’en faire le centre d’un de ses projets photo, « J’ai peur d’aller dormir ». Zoom sur son travail plein de vérité et de talent.

On a tou.te.s peur de quelque chose

La personne qui se targue de n’avoir peur de rien vous ment très probablement. Personne n’est intouchable. Que ce soit très concret comme les petites bêtes, le noir ou bien plus abstrait comme la mort ou la solitude, on a tou.te.s peur de quelque chose. À des échelles différentes, de choses diverses, toute la vie ou pour une période donnée.

En 2018, les nuits de Maelys, photographe lilloise connue sous le pseudo d’Ivannalys, sont striées de cauchemars récurrents. L’artiste a vécu un événement traumatisant qui la plonge encore parfois dans un état de stress intense et est la proie de diverses phobies et cauchemars. Alors lorsque pour valider son BTS de photographie, on lui demande de présenter un projet, Maelys saute le pas et explore les démons qui nous rongent. « J’ai peur d’aller dormir » est né.

À travers ce projet, elle a souhaité mettre en lumière diverses phobies et cauchemars courants dans notre société mais pour autant parfois tabous. Le premier juin dernier, elle poste le résultat de son travail sur les réseaux sociaux. Séparé en deux volets, « cauchemars » et « phobies », ce projet se veut le plus complet possible. Ainsi, la photographe n’a pas souhaité donner de titre à chacune de ses œuvres.

Chacun.e est libre d’y exorciser ses propres peurs. Hematophobie (peur du sang), paralysie du sommeil, coulrophobie (peur des clowns), souvenirs post traumatiques, trypophobie (phobie des trous), terreurs nocturnes… on reconnaît ces phénomènes « considérés par certaines personnes comme un handicap au quotidien puisque tus« .

« J’ai peur d’aller dormir » : un travail long et minutieux

En tout, « J’ai peur d’aller dormir » a tenu en haleine Maelys pendant quatre ans. Chaque cliché est savamment composé à partir de témoignage(s). Avec son équipe, mais aussi, et surtout, sa famille et ses proches, Maelys donne vie à nos idées et pensées les plus sombres et terrifiantes.

À la rédaction, ce que l’on a particulièrement apprécié dans cette série photographique est que les images ne tombent pas dans les clichés de l’horreur. Bien sûr, on sent que l’artiste s’en est inspirée, mais elle a pris garde à ne jamais tomber dans le pathos. D’ailleurs, elle l’explique elle-même sur ses réseaux sociaux :

« Souffrir de cauchemars et de phobies sont des choses assez anodines au final, cela touche toute la population. On a tou.te.s peur de quelque chose ou été marqué.e par un cauchemar. Le but n’est pas du tout de faire des photos qui font peur, mais plutôt de produire un témoignage. Les sujets fixent la caméra, leurs expressions sont neutres et expriment la lassitude, car leurs peurs et leurs cauchemars se répètent incessamment. Ces maux peuvent concerner tout le monde, ça ne touche pas que des enfants et pourtant c’est un sujet dont on parle peu »

Si « J’ai peur de dormir » a pris du temps, c’est aussi parce que tout a été réalisé sans aucun photomontage. Pour mettre en scène ce qu’elle avait en tête, Maelys a dû s’armer de patience et d’ingéniosité. Sur Instagram, elle révèle par exemple que la photo de la pendaison a été difficile à mettre en place, car il a fallu ruser pour suspendre quelqu’un en toute sécurité tout en produisant une photo réaliste.

« Ce fut parfois éprouvant, difficile, j’ai souvent eu des idées qui n’étaient pas en accord avec mes moyens financiers. Par exemple, j’aurais aimé représenter la peur d’un incendie de maison. Mais il était impossible financièrement de louer un studio et de faire appel à des pro des effets spéciaux », développe-t-elle sur les réseaux sociaux

On trouve que le pari a néanmoins été très bien tenu. Les photos sont puissantes et artistiques à la fois ! Pour découvrir le projet de Maelys, alias Ivannalys, rendez-vous sur son site : ivannalys.net/jai-peur-daller-dormir.

Léonie Bourbon
Léonie Bourbon
À travers mes articles, je vise à divertir, éduquer et inciter à la réflexion, en partageant des histoires qui touchent le cœur et l'esprit.
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