Est-ce mal d’aimer son corps quand on est ronde ?

On les accuse de glamouriser l’obésité, on leur reproche d’être body positives parce qu’elles sont obèses. Mais est-ce mal d’aimer son corps quand on est ronde ? Entre interrogations de la société et doutes des rondes elles-mêmes, on fait le point sur ce sujet qui fait débat.

Le mouvement body positive fait débat

Voilà plusieurs années maintenant que le mouvement body positive explose. Partout dans le monde les rondes (et les autres) s’affichent sur les réseaux sociaux, prônent l’amour de soi et de son corps et ne veulent plus se cacher ou se sentir honteuses d’exister.

Le mouvement séduit mais agace aussi. Qu’y a-t-il de positif à être obèse se demandent certains ? Qu’y a-t-il de positif à avoir plus de risques de développer certaines maladies comme le cancer, à risquer de faire de l’apnée du sommeil, à faire souffrir ses articulations et à peut-être mourir plus jeune que les autres ?

Face à ces interrogations les rondes elles-mêmes finissent par se sentir coupables de s’aimer telles qu’elles sont. Elles se disent qu’elles ne devraient pas, qu’elles devraient réagir et ne pas accepter cette situation, ne pas accepter ce corps tant qu’il est gros. Pourtant on vous l’assure, il n’y a rien de mal à s’aimer quand on est ronde. C’est même la clé pour vivre une vie épanouissante et en pleine santé.

Aimer son corps quand on est ronde, ce n’est pas être satisfaite d’être en surpoids

Si cette question fait débat, c’est qu’il subsiste un terrible malentendu sur ce que signifie « aimer son corps alors que l’on est ronde ». Les détracteurs du mouvement body positive se trompent sur deux points. Le premier, être ronde ne veut pas dire être en mauvaise santé et inversement.

Le deuxième point et le plus important enfin, aimer son corps lorsque l’on est gros ne veut pas dire que l’on est inconscient ou que l’on est heureux d’être en surpoids ou d’être obèse. L’un n’a rien à voir avec l’autre. Accepter son enveloppe charnelle, c’est accepter sa personne dans son ensemble. C’est accepter ses qualités et ses défauts, c’est reconnaître la beauté de son corps et ses merveilleuses capacités.

Cela ne signifie pas pour autant que l’on se fiche d’être en surpoids avec les risques que cela fait courir à notre santé. On connaît les risques, on en connaît les conséquences mieux que quiconque. Mais cela ne nous enlève pas le droit de nous aimer. Car on peut tout à fait accepter son corps tout en sachant que le surpoids n’est pas bon pour la santé et même chercher à y remédier, il n’y a rien d’incompatible là-dedans.

L’amour de soi est un droit qui n’est pas soumis à conditions

Notre apparence physique ne dit rien de notre santé aussi personne n’a le droit d’estimer que nous ne devrions pas nous accepter telles que nous sommes en nous jugeant sur notre tour de taille. Mais quand bien même, quand bien même nous aurions du diabète, un cancer, des douleurs articulaires, cela ne nous enlèverait pas le droit de nous aimer.

L’amour de soi n’est pas soumis à conditions. Il n’y a pas un tour de taille ou un état physique à partir duquel on ne doit plus aimer son corps. Les personnes en mauvaise santé ont le droit de s’aimer aussi.

C’est même il nous semble un pilier essentiel qui nous permettra de tenir dans la tempête alors que la santé nous fait défaut. C’est aussi parce que l’on s’aime que l’on fera ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre santé.

Enfin aimer son corps n’est pas soumis à la condition que la société le trouve joli. Certains détracteurs se moquent des rondes en assurant qu’elles se mentent à elles-mêmes, qu’un corps gros n’est pas beau, que personne ne trouve cela beau. Mais la beauté est subjective et aimer notre corps ne nécessite pas que les autres l’aiment aussi ou nous comprennent. Cela ne rend pas notre amour moins crédible.

Aimer son corps est un droit que personne, absolument personne n’a le pouvoir de nous enlever. Ce qui est mal n’est pas de s’aimer, ce qui est mal c’est d’exiger d’une personne qu’elle se haïsse, qu’elle se dégoute, simplement parce qu’elle est ronde.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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