Arrêtez de dire « désolée » : ces phrases puissantes changent tout

Combien de fois par jour dites-vous « désolée » ? Certainement trop. Ce mot d’excuse tourne en boucle dans votre bouche et vous l’utilisez parfois en excès, dans des situations où il n’a pas lieu d’être. Voici quelques alternatives pour diversifier votre vocabulaire et ne pas trop saboter votre confiance au passage.

Le « désolée » à la chaîne, un petit mot qui coûte gros

Il est bien normal de s’excuser quand vos mots dépassent votre pensée dans un élan de colère ou de faire votre mea culpa lorsque vous avez blessé involontairement quelqu’un. Sauf que chez vous, le désolé est parfois « hors sujet » et franchit un peu trop souvent le pas de vos lèvres. C’est bien simple, vous le prononcez à tout va, quand vous bousculez un peu trop d’épaules dans les transports, quand vous laissez déborder vos émotions et même quand vous prenez la parole en réunion. Vous vous excusez presque d’exister.

Pour certaines personnes, le « désolée » est quasiment imprononçable et reste coincé en travers de la gorge, mais pour vous, c’est un mot courant, bien ancré dans votre vocabulaire quotidien, au même titre que les autres tics de langage, dont le fameux « genre ». Tant et si bien qu’il est automatique. Il est sans cesse sur le bout de votre langue, prêt à bondir à la première occasion. Il introduit d’ailleurs souvent vos phrases surtout quand vous exprimez une opinion, demandez de l’aide ou riez trop fort. Cependant, si le « désolée » est indispensable dans les rapports humains, il se pratique avec modération.

À force de dire « excuse-moi », le mot perd en valeur et vous fait passer pour quelqu’un qui a peur de prendre sa place. Or, pour vous c’est peut-être un mécanisme de survie en société. « Le pardon anxieux est souvent considéré comme un comportement de sécurité, qui fait référence aux techniques de soulagement à courte durée d’action que nous utilisons pour calmer notre anxiété », approfondit Gregory Chasson, psychologue clinicien, dans les colonnes de Psychology Today.

Ces autres tournures pour varier le « désolée »

Derrière chaque « désolée », il y a souvent bien plus qu’une simple politesse. Il y a la peur de déranger, le besoin d’être acceptée, la volonté d’adoucir sa présence. C’est particulièrement vrai chez les femmes, socialisées dès l’enfance à s’effacer un peu, à ne pas « trop en faire », à arrondir les angles. Attention : ce n’est pas votre faute. Dire « désolée » est un réflexe acquis, pas une faiblesse personnelle. Voici des reformulations qui sonnent plus justes et moins pénalisantes :

  • Au lieu de « Désolée pour le retard », dites : « Merci pour ta patience »
  • Au lieu de « Désolée de te déranger », dites : « As-tu un moment pour qu’on échange ? »
  • Au lieu de « Désolée, je suis trop émotive », dites : « Ce sujet me touche vraiment »
  • Au lieu de « Désolée, je ne peux pas », dites : « Merci de penser à moi, ce ne sera pas possible cette fois »
  • Dans le cadre professionnel, dites « Je fais un suivi pour voir si vous avez eu l’occasion de » à la place du  « Désolée de relancer »

Ce que ça change sur votre image et votre posture

Ce « désolée » qui campait fermement dans vos mails et qui revenait inlassablement comme un refrain entêtant, laisse passer un mauvais message sur vous : « je ne suis pas légitime ». On ne vous demande pas de faire une amnésie volontaire du pardon, simplement de l’employer à bon escient, dans les circonstances où il s’y prête vraiment et où il n’est pas « de trop ».

Changer son langage, c’est réapprendre à se situer dans le monde, mais aussi à s’accorder le droit de faire des erreurs, de poser des limites, d’être visible tout simplement. Votre estime n’en sera que meilleure.

La prochaine fois que vous sentez un « désolée » vous échapper, posez-vous donc une simple question : « suis-je vraiment fautive ? ». Si non, changez de disque. Exprimez de la gratitude, de la clarté, ou du respect. Mais ne vous rabaissez plus.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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