Charge émotionnelle : ce fardeau qui pèse aussi sur les épaules des femmes

Après avoir décortiqué la charge mentale qui pèse sur les femmes, l’autrice de bande-dessinée Emma s’attaque à un fardeau insoupçonné : la charge émotionnelle. Cette notion théorisée dans les années 1980 par une sociologue américaine nous raconte comment les femmes se retrouvent à gérer le confort émotionnel de leur entourage au détriment du leur.

Se préoccuper du bien-être des autres sans penser au sien

Emma, dessinatrice engagée avait déjà fait le buzz avec sa BD sur la charge mentale, terme désignant ce fardeau qui pèse sur les femmes chargées de s’occuper, en plus de leur travail, de la gestion du foyer et des enfants. Elle s’attaque donc aujourd’hui à un autre sujet explosif : la charge émotionnelle.

Théorisée dans les années 1980 par Arlie Russell Hochschild, une sociologue américaine, cette notion désigne l’habitude de se préoccuper du confort émotionnel des autres au détriment du sien. Penser à l’autre quand on est en couple, c’est normal. Seulement, et c’est bien souvent les femmes, il y en a toujours un qui en fait un peu plus que l’autre…

La charge émotionnelle, c’est ainsi un peu comme la charge mentale, mais tandis que la première relève davantage d’une question d’organisation, la charge émotionnelle est plus psychologique. Elle se traduit par une tendance à anticiper les moindres besoins et envies des proches, que ce soit dans le domaine psychologique ou matériel.

L’objectif ici est donc de ménager au partenaire, parent ou enfant un environnement de vie confortable. Les femmes vont ainsi multiplier les attentions, les gestes pour prévenir et éviter les contrariétés afin d’assurer le confort émotionnel de l’entourage.

Servir sans être servie en retour

Être attentif au bien-être de ses proches n’a, à première vue, rien de grave. La difficulté ici, c’est que cette préoccupation voire cette assistance est à sens unique. L’entourage ne rend pas la pareille et se repose sur cette maman ou femme dévouée au bien-être de sa famille. Cela devient même « normal ». Les femmes vont d’ailleurs elles-mêmes faire l’impasse sur leurs propres besoins avec les conséquences que l’on imagine.

La charge émotionnelle pèse donc lourd sur les épaules des femmes. Et sortir de ce schéma n’est malheureusement pas toujours évident, aussi bien pour ceux qui en profitent que pour ceux qui en pâtissent. Cela demande d’être capable de prendre du recul sur cette situation déséquilibrée. Cela demande aussi et surtout d’être capable de changer son comportement et ses automatismes.

Pas toujours facile à faire pour ceux qui se sont habitués à ce que l’on assure leur petit confort. Mais cela peut être étonnamment difficile pour les femmes elles-mêmes qui gagneraient pourtant à changer de logiciel. Elles se heurtent ainsi parfois à une certaine culpabilité. Apprendre à penser à soi ne s’improvise pas. Cela demande de revoir ses schémas de pensée. Un travail ô combien nécessaire pour espérer entretenir des relations saines et équilibrées.

Et vous, pensez-vous avoir à supporter la charge émotionnelle de votre famille ? On attend vos réactions sur le forum.

Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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