Ce que vous ignorez sur la chimiothérapie et que vous devez savoir

La chimiothérapie est l’un des traitements les plus connus contre le cancer. Pour le grand public, qui a tout de suite l’image de patients en foulard aux cernes marqués, elle se résume à une simple perte de cheveux et à une fatigue extrême. La chimiothérapie relève du jargon médical pour beaucoup d’entre nous. Pour mieux la comprendre et braver les idées reçues, voici ce que vous devez savoir sur ce procédé en constante évolution.

La chimiothérapie, ce n’est pas un seul traitement

On parle souvent de « la chimio » comme d’un bloc, mais il faut savoir qu’il existe plusieurs types de chimiothérapies, adaptées à chaque situation. Certaines visent à détruire les cellules cancéreuses, d’autres à empêcher leur multiplication. On peut la recevoir avant une opération, pour réduire la taille d’une tumeur, ou après, pour éliminer les cellules résiduelles. Dans certains cas, la chimiothérapie est associée à la radiothérapie, à l’immunothérapie ou à des traitements hormonaux.

Les médecins ajustent les protocoles en fonction du type de cancer, de son évolution, mais aussi du patient : âge, poids, état général, tolérance, tout compte. C’est un traitement sur mesure, beaucoup plus personnalisé qu’on ne le croit.

Des effets secondaires qui ne sont pas toujours systématiques

Le mot « chimiothérapie » fait peur. À son évocation, on imagine des malades accrochés à des perfusions, le visage pâle, les yeux cernés et le crâne dégarni, dans un état léthargique permanent. Un portrait peu flatteur qui laisse entendre que la chimiothérapie est presque aussi difficile à supporter que le cancer lui-même. Oui, la chimiothérapie peut provoquer de la fatigue, des nausées, une perte de cheveux ou encore des troubles digestifs, mais chaque corps réagit différemment.

Les progrès des dernières années ont en plus permis d’améliorer considérablement la tolérance des traitements : les nausées sont mieux contrôlées, la chute des cheveux peut parfois être prévenue grâce à des casques réfrigérants, et de nombreux patients continuent aujourd’hui à travailler ou à mener une vie relativement normale pendant leur traitement. Il est essentiel de rappeler qu’aucune réaction n’est « anormale ». Le corps traverse une épreuve, mais il reste résilient. Les effets secondaires ne sont pas une fatalité, ils peuvent souvent être anticipés et soulagés.

Ce qu’on ne dit pas assez : la chimiothérapie agit aussi sur le mental

Au-delà des signes visibles, les patients sous chimiothérapie vivent aussi un ouragan émotionnel. C’est un saut dans l’inconnu. Les malades craignent les changements dans la glace, les répercussions sur leur corps et ils redoutent aussi que le traitement soit vain. De nombreux patients décrivent une forme de « flou mental » ou de « chemo brain », cette sensation de confusion ou de perte de mémoire temporaire liée au traitement.

Là encore, c’est réversible. Le repos, la stimulation cognitive douce (lecture, jeux, méditation) et l’accompagnement psychologique peuvent aider à traverser cette phase. Et surtout, il ne faut pas culpabiliser de ne pas se sentir fort tout le temps. La chimiothérapie, c’est aussi apprendre à accepter ses limites, à ralentir, à écouter son corps.

La chimiothérapie ne concerne pas uniquement les cancers

C’est une idée reçue très répandue : la chimiothérapie serait réservée au traitement du cancer. En réalité, le mot « chimiothérapie » signifie littéralement « traitement par des substances chimiques », et son usage dépasse largement l’oncologie. Certaines formes de chimiothérapie sont utilisées pour traiter des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou la sclérose en plaques. Dans ces cas, elle agit non pas pour détruire des cellules cancéreuses, mais pour réguler une réponse immunitaire excessive. D’autres traitements dits « chimiothérapiques » sont prescrits après une greffe d’organe, afin d’empêcher le rejet du greffon.

Évidemment, les doses, les molécules et les effets secondaires sont très différents des protocoles anticancéreux. Dans tous les cas, la philosophie reste la même : aider le corps à retrouver un équilibre, à contrôler un désordre cellulaire ou immunitaire qui l’empêche de fonctionner sereinement.

Il existe des alternatives à la chimiothérapie

Si la chimiothérapie reste l’un des traitements les plus connus et les plus efficaces contre de nombreux cancers, elle n’est pas la seule option thérapeutique. Les progrès de la recherche ont permis de développer d’autres approches, parfois plus ciblées, mieux tolérées et adaptées à certains types de tumeurs ou à certaines situations. Autrement dit : elle n’est pas systématique. Il y a par exemple, l’immunothérapie. Cette pratique ne détruit pas directement les cellules cancéreuses, elle stimule le système immunitaire pour qu’il le fasse lui-même.

Les personnes qui sont passées par la chimiothérapie en témoignent : au-delà des difficultés, ce traitement peut devenir un moment de reconquête de soi. Il transforme le rapport au corps, à la santé, à la patience. Il rappelle aussi une chose fondamentale : le courage ne consiste pas à ne pas avoir peur, mais à continuer malgré la peur.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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