Si certaines personnes se figent et paniquent à la vue d’araignées, aussi petites soient-elles, d’autres ont la même réaction devant des nombrils, des trous, des poupons et peuvent même faire une crise face à des nains de jardin. Dans la grande famille des phobies, en voici 8 qui font figure d’exception et qui se classent parmi les plus loufoques. Interdiction de rire.
La nomophobie, la peur d’être sans téléphone
Les personnes qui en souffrent ont un degré d’addiction extrême. Elles ne peuvent pas sortir sans leur téléphone, même s’il est question d’aller au pain à deux pâtés de maison. Et si la batterie les lâche en plein milieu de la journée, elles sont en proie à des sueurs froides et des palpitations. Leur pire hantise ? Se retrouver dans une zone blanche, sans réseau. Elles ressentent le même manque qu’un fumeur sans sa dose de tabac journalière. Cette phobie, qui n’existait pas il y a encore 15 ans, est définitivement le “mal du siècle”, le symptôme d’une ère ultra connectée.
Le bon réflexe : instaurer des “zones sans écran”, comme le repas ou la chambre, pour réapprendre à se détacher sans stress. Progressivement, votre cerveau comprendra qu’il n’y a aucun danger à “déconnecter”.
La coulrophobie, la peur des clowns
C’est certainement une phobie qui vous parle et elle est exploitée à outrance dans les films d’épouvante. Pour certains, les clowns évoquent les goûters d’anniversaire, les dimanches en famille au McDo et les sorties dans les parcs d’attraction. Ce sont juste des bonhommes déguisés qui font couiner leur nez rouge et qui sculptent des animaux avec des ballons de baudruche. Or, pour d’autres, ces personnages au maquillage opulent et aux perruques en pétard sont la définition même de l’horreur. Et même les clowns inoffensifs des fêtes foraines les tétanisent. Les visages grimés et les expressions exagérées brouillent la lecture émotionnelle, ce qui déclenche l’angoisse.
Le bon réflexe : regarder des clowns dans un contexte bienveillant comme un vieux film muet, une parade d’enfants pour se réconcilier avec l’image sans forcer la confrontation.
L’ablutophobie : la peur de se laver
Ils ne se lavent pas et ce n’est pas par flemme mais par peur. Souvent accusés de manquer d’hygiène, les ablutophobes préfèrent rester sales plutôt que de mettre un pied dans la douche. Le simple fait de se rincer le visage à l’eau claire leur est quasiment impossible. Alors se laver les cheveux ou s’immerger dans une baignoire est insurmontable. Cette phobie touche surtout les enfants mais elle peut perdurer à l’âge adulte. Elle est surtout liée à la peur de se noyer.
Le bon réflexe : réintroduire la notion de soin corporel avec douceur — brume, lingette, bain de pieds — pour reconnecter la toilette à une sensation de confort plutôt qu’à une contrainte.
La tripophobie : la peur des trous
La meule d’emmental les fait frissonner et les terrorise. Les alvéoles des ruches leur dressent les poils. Ces images sont de la torture pour eux. Si les trous hypnotisent les uns, ils dégoûtent les autres. Les personnes qui souffrent de tripophobie ressentent un profond inconfort visuel face à cette forme géométrique. Certains chercheurs l’expliquent par le fait que les trous évoquent inconsciemment des maladies infectieuses ou parasitaires.
Le bon réflexe : apprendre à détourner le regard sans honte et, si possible, pratiquer la désensibilisation graduelle via des images douces, plutôt qu’en forçant l’exposition.
L’alopophobie : la peur des chauves
Bruce Willis et The Rock font flancher le cœur de certaines personnes mais ils font aussi trembler les alopophobes qui se pétrifient devant des têtes chauves. Ils ne sont pas intolérants au no-hair pour des raisons esthétiques, ni à cause des normes de beauté. L’alopophobie est une phobie étrange qui se traduit par un inconfort ou une panique face aux crânes dégarnis. Elle ne vient pas de nul part, elle reflète une crainte personnelle de perdre ses cheveux.
Le bon réflexe : s’exposer progressivement à des images ou des rencontres dans un cadre sûr, et rappeler à votre esprit que la calvitie n’a aucune incidence sur la personnalité ou le comportement.
La nanopabulophobie : la peur des nains de jardin à brouette
Les nains de jardin qui ornent les cours des maisons rappellent avec tendresse l’univers de Blanche Neige. Mais pas pour tout le monde. Il y a d’ailleurs un modèle de ces hommes courts sur patte qui flanque une frousse plus élevée que toutes les créatures monstrueuses de la pop culture. Celui du nain de jardin tenant une brouette. Les miniatures en forme humaine ou caricaturale peuvent provoquer malaise et angoisse. Cette peur s’explique par l’association inconsciente d’objets animés mais inertes à une menace subtile.
Le bon réflexe : découvrir ces objets dans un contexte humoristique ou décoratif, pour réassocier l’image à un cadre sécurisé et ludique.
La carpophobie : la peur des fruits
Chez les carpophobes, il n y a pas de paniers de fruits dans la cuisine, ni de vaisselles aux imprimés citron. Ces personnes là évitent soigneusement les étales des marchés et se crispent lorsqu’on leur tend une banane ou une salade de fruits. Cette phobie touche les textures, les odeurs ou les formes des fruits, souvent associées à un traumatisme ou à une peur de contamination. Elle peut limiter l’alimentation et créer du stress lors des repas.
Le bon réflexe : commencer par des fruits transformés (smoothies, compotes) avant de réintroduire progressivement les fruits entiers, pour réapprendre à apprécier les textures et les goûts en toute sécurité.
L’haphephobie : la peur du contact physique
Les personnes concernées par cette phobie sont souvent accusées d’être froides ou distantes. Quand des bras s’ouvrent devant elles, elles se reculent de plusieurs pas au lieu de plonger dedans. Et lorsque des mains étrangères se posent sur leur corps, elles se contractent de partout. Chez elles, les gestes affectueux ou même neutres peuvent déclencher une anxiété intense. Souvent issue d’un trauma ou d’une hypersensibilité, cette phobie empêche la personne de recevoir ou de donner de l’affection librement. Elle concerne surtout les personnes qui associent le toucher à de la violence ou qui ont grandi en milieu austère.
Le bon réflexe : commencer par des contacts choisis et progressifs, comme une couverture douce ou un massage des mains, pour réapprendre la sécurité corporelle.
Ces phobies, aussi curieuses soient-elles, ne sont pas si anecdotiques qu’elles en ont l’air et peuvent gâcher l’existence. Cependant, il convient de préciser que nous ne naissons qu’avec deux peurs. Les autres se créent avec l’âge et les expériences.