C’est un bruit qui fait mal aux personnes qui l’entendent. Vous avez peut-être l’habitude de vous faire craquer le cou, tant et si bien que c’est devenu un automatisme. Ce geste, qui semble vous soulager spontanément, n’est pourtant pas anodin. Un ostéopathe chevronné donne son avis sur cette pratique, souvent inconsciente, mais loin d’être innocente.
Un geste fréquent qui ne fait pas du bien à votre corps
Se faire craquer le cou est presque un réflexe. Dès que vous sentez un nœud dans vos cervicales, vous penchez la tête d’un côté et de l’autre dans l’espoir d’entendre ce fameux « crac ». Parfois, vous vous servez peut-être de vos mains comme pour accentuer la rotation et faciliter la détonation. D’un point de vue extérieur, c’est un mouvement qui dégoûte. Les gens de votre entourage se crispent lorsqu’ils vous voient dévisser votre tête avec une telle brutalité. Vous avez l’impression de débloquer une zone en tension alors qu’en réalité, vous abîmez toute la région des cervicales. Pire encore, ce geste peut vous être fatal.
Aux États-Unis, un père de famille de 28 ans a vu la mort en face après avoir exécuté ce mouvement de cou. Même scénario dramatique au Royaume-Unis où une ambulancière de 23 ans s’est retrouvée paralysée suite à un craquement de trop. Se faire craquer le cou n’est donc pas un acte bénin et il vaut mieux s’abstenir pour éviter de finir sur un lit d’hôpital ou pire, au cimetière. Les médecins mettent d’ailleurs en garde sur cette pratique.
Le bruit de « craquement » vient souvent de petites bulles de gaz (azote, dioxyde de carbone) qui se libèrent dans le liquide synovial des articulations, un phénomène appelé cavitation articulaire. Ce n’est pas forcément dangereux en soi, mais le geste qui provoque ce bruit peut l’être selon la force, la fréquence et la technique utilisée. Vous pouvez écoper d’une simple lésion musculaire ou dans le pire des cas d’une dissection d’une artère vertébrale ou carotide. Et là, il ne faut pas prendre les symptômes à la légère.
Se faire craquer le cou, un lien avec l’AVC
Se faire craquer le cou fait plus de dégât que vous ne le croyez. Dans de très rares cas, ce rituel « mécanique » peut conduire à un AVC. Cela arrive quand le mouvement est trop brusque ou mal fait et qu’il provoque une petite déchirure dans la paroi d’une artère du cou (souvent l’artère vertébrale ou carotide). Comme l’explique le docteur Robert Glatter à Live Science, une déchirure aussi vive « peut entraîner un accident vasculaire cérébral si un caillot de sang se forme à l’endroit de la blessure et se détache ensuite pour bloquer le flux sanguin vers le cerveau ».
Cependant, pas question de dramatiser. Tous les gens qui se font craquer le cou ne sont pas condamnés d’office. Les cas mortels relèvent de l’exception. L’important est d’écouter votre corps et de ne pas minimiser les signaux qu’il vous envoie. Si après un craquement du cou vous ressentez des maux de tête inhabituels ou violents, des étourdissements, une perte de force ou de sensibilité d’un côté du corps, des troubles de la vision ou de la parole, consultez en urgence.
Les méthodes fiables pour soulager vos cervicales
Pour détendre vos cervicales sans danger, privilégiez des mouvements doux et réguliers plutôt que de faire craquer votre cou. Commencez par des étirements légers : inclinez lentement la tête d’un côté à l’autre, puis de l’avant vers l’arrière, sans jamais forcer. Vous pouvez aussi appliquer une source de chaleur (bouillotte, douche chaude) pour relâcher les muscles tendus. Un auto-massage du haut des épaules et de la nuque, avec les doigts ou une balle de tennis, aide également à diminuer les tensions.
Pour un soulagement durable, adoptez une bonne posture devant les écrans, renforcez vos muscles du dos et des épaules, et faites des pauses régulières si vous travaillez longtemps assis. Enfin, si la douleur persiste, mieux vaut consulter un kinésithérapeute ou un ostéopathe, qui saura traiter la cause sans risque pour vos articulations cervicales.
Se faire craquer le cou est souvent machinal. Cependant, il est temps de ménager vos articulations et d’accorder plus de tendresse à votre corps. Apprenez quelques postures de yoga et des exercices de respiration pour dérouiller votre dos.
