Les femmes & le VIH : les « invisibles » face à la maladie

Aujourd’hui dans le monde, le VIH reste la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer et chez les jeunes adolescentes. Et pourtant, les femmes restent les « invisibles » de cette maladie. Près de 5 000 Français·es ont découvert leur séropositivité en 2020, un recul qui s’explique essentiellement par une baisse du recours au dépistage lié à la Covid. 

L’édition 2022 du Sidaction s’est lancée hier 25 mars et se poursuit jusqu’au 27 mars. L’occasion de faire le point sur la situation des femmes atteintes par le virus et de reconnaître les divers facteurs à risques auxquels elles sont exposées.

Une majorité de femmes contractent le SIDA

« Le VIH ne fait pas disparaître l’amour. Par amour, faisons disparaître le VIH » D’après les dernières estimations de l’ONUSIDA, 38 millions de personnes vivent avec le VIH à travers le monde, dont 20,1 millions de jeunes filles et de femmes. Ce sont donc plus de la moitié des patient.e.s séropositives qui sont des femmes. En Afrique subsaharienne, elles représentent 59 % des nouvelles infections par le VIH. Et chaque semaine, dans le monde entier, environ 7000 jeunes femmes de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH.

Le virus a été découvert en 1983 par les biologistes Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, après la contamination de plusieurs patients homosexuels. À cette époque, on le considérait comme une « maladie d’hommes gays ». Les personnes particulièrement concernées par le VIH ces trente dernières années étaient les professionnel.le.s du sexe et leurs clients, les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, et les femmes transgenres. Si les femmes en tant que telles ne constituent pas une population clé, les risques de contracter le VIH sont devenus plus élevés pour elles. Les causes sont multiples. Et aujourd’hui encore, beaucoup sous-estiment la contamination des femmes.

Un risque plus important de contracter le VIH

Quels sont les facteurs à risques auxquels sont exposées les femmes ? Tout d’abord, leur anatomie. « Les femmes sont probablement plus susceptibles d’être infectées par le VIH au cours de n’importe quel genre de rapports sexuels que les hommes en raison de facteurs biologiques », résume l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

En effet, les risques de transmission du virus d’un homme vers une femme sont environ 2 fois plus élevés que dans l’autre sens. Notamment en raison de la plus grande surface des muqueuses féminines, de possibles microdéchirures des tissus du vagin lors de la pénétration, couplés à la quantité et la teneur en virus des fluides masculins.

Néanmoins, cette inégalité biologique face au virus n’explique pas tout. L’ensemble des inégalités liées au genre augmente considérablement les risques de contraction du virus pour les femmes. On parle d’un accès inégal à l’éducation – y compris l’éducation sexuelle – d’un manque d’accès aux informations et aux soins comme la contraception.

Mais aussi, les violences sexuelles, la dépendance et la précarité économique des femmes sont des risques majoritairement encourus par les femmes pour contracter le virus. Des facteurs qui se sont aggravés avec la pandémie.

« La crise de la COVID-19 a également été un revers pour les acquis en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Elle a renforcé ces disparités pour ce qui est de la santé, des revenus, de l’accès aux services, de la charge du travail non rémunéré, du statut et du pouvoir », s’inquiétait la directrice exécutive de l’ONUSIDA Winnie Byanyima dans son discours lors de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2021

Un combat qui n’est pas terminé

Le 17 novembre 2021, le Conseil de Paris a voté à l’unanimité, en faveur de la création d’une « place des combattantes et combattants du sida » dans la capitale, pour rappeler que depuis les premiers cas de sida documentés à la fin des années 1970, la pandémie de sida a fait près de 35 millions de morts dans le monde.

Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la lutte contre les discriminations à la Maire de Paris, et premier homme politique français à avoir révélé être séropositif en 2002, a déclaré qu’encore aujourd’hui, le VIH « stigmatise toujours, plus que jamais, les usagers de drogue, les gays, les migrants ou les travailleuses et travailleurs du sexe ». Et qu’en l’absence de vaccin, « le combat n’est malheureusement pas terminé », estimant que si « un monde sans sida est toujours possible à l’horizon 2030, c’est grâce aux combattantes et combattants » honorés par cette place.

Et vous, participez-vous activement à la lutte contre le SIDA ? Quelles causes vous tiennent à cœur ? Venez partager vos impressions avec nos lecteurs et lectrices, sur notre forum !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
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