Ce malaise auquel on ne s’attend pas quand arrivent les beaux jours

L’arrivée des beaux jours rime souvent avec bonne humeur collective, tenues légères et photos aux airs de vacances éternelles. Sauf que voilà : sous ce vernis doré et cette injonction à la joie, se glisse un sentiment bien moins instagrammable. Un malaise discret, insidieux, qu’on n’ose pas toujours nommer.

Quand la lumière pèse

Oui, vous avez bien lu. L’été, ce moment censé être la parenthèse enchantée de l’année, peut en réalité provoquer un mal-être tenace. On l’appelle la culpabilité solaire, et elle ne fait pas de jaloux. Introverti ou extraverti, en couple ou célibataire, actif ou rêveur : personne n’est à l’abri.

Car à mesure que le soleil s’installe et que les tenues raccourcissent, une idée colle à la peau : il faudrait sortir, profiter, sourire, être rayonnant et magnifiquement vivant. Et si l’envie n’est pas au rendez-vous ? C’est la dissonance. L’impression d’être hors-jeu.

L’été, cette saison « à haut rendement émotionnel »

Depuis notre plus jeune âge, on nous vend l’été comme un sommet de bonheur. Souvenez-vous des pubs glacées, des clips musicaux tournés en maillot de bain, des récits de « vacances de rêve » qu’on échangeait à la rentrée. Le message est clair : si vous n’aimez pas cette période, c’est que vous avez raté quelque chose.

Et c’est là que le bât blesse. Car ce n’est pas parce qu’il fait 27 degrés et que les oiseaux chantent que votre moral est au top. Au contraire, certaines personnes se sentent complètement déconnectés de cette joie estivale presque obligatoire. Et ça peut faire mal. Difficile d’avouer qu’on préférerait un après-midi cocooning à un pique-nique de 4 heures. Difficile de dire non à une sortie, de s’écouter, tout simplement.

Le poids des autres (et des algorithmes)

Ah, les réseaux sociaux… Ce joyeux théâtre où chaque personne semble vivre sa meilleure vie, particulièrement entre mai et septembre. Story de coucher de soleil ici, reels de farniente là, corps huilés, peaux dorées, rires en boucle… C’est beau, c’est coloré, c’est aussi parfaitement scénarisé. Et ça peut être étouffant.

Cette pression visuelle, souvent inconsciente, vient alimenter un mal-être que les spécialistes n’hésitent plus à qualifier de saisonnier. On ne parle pas ici de la dépression hivernale bien connue, mais bien de son pendant inattendu : le malaise des beaux jours.

Et si vous n’étiez pas le problème ?

Soyons clairs : ce n’est pas vous qui dysfonctionnez, c’est l’attente collective qui déborde. Vous n’êtes pas ingrate, paresseuse ou asociale si vous n’avez pas envie de bruncher en terrasse ou de sourire à la moindre caresse du soleil. Vous êtes simplement humaine, avec des besoins, des limites et des envies qui ne se calquent pas toujours sur le calendrier météo.

Donner le droit d’être soi-même, c’est déjà faire un pas vers le mieux-être. Cela peut vouloir dire refuser une énième sortie pour rester au calme. Cela peut signifier aimer l’ombre plutôt que la lumière, préférer les pages d’un roman à la foule d’un festival. Il n’y a là aucune faute de goût. Il y a, au contraire, beaucoup de bon sens.

Quelques pistes pour s’autoriser à respirer autrement

  • Écoutez-vous avec bienveillance. L’été n’est pas un concours de popularité ni une course au bonheur. Vous avez le droit de ne rien faire, et de le faire pleinement.
  • Déconnectez régulièrement. Les réseaux peuvent être inspirants, mais aussi oppressants. Mettez votre téléphone en mode avion le temps d’un après-midi, vous verrez comme l’air devient plus léger.
  • Créez votre propre été. Ce peut être un été slow, en intérieur, entre amis choisis, ou en solitaire assumé. Un été à votre image, sans filtres imposés.
  • Nommez ce que vous ressentez. Parler de cette « culpabilité solaire » est déjà un soulagement. La rendre visible, c’est s’en libérer un peu.

Si vous ressentez ce malaise quand l’été approche, sachez donc que vous n’êtes pas seule. Ce sentiment est légitime, et il mérite d’être entendu sans jugement. Peut-être est-il temps de redéfinir ce que signifie « profiter ». Alors, que vous aimiez l’été ou non, l’essentiel est ailleurs : dans votre liberté d’en faire une saison qui vous ressemble.

Julia P.
Julia P.
Je suis Julia, une journaliste passionnée par la découverte et le partage d'histoires captivantes. Avec une plume créative et un regard aiguisé, je m'efforce de donner vie aux sujets les plus divers, des tendances en vogue aux questions de société en passant par les délices culinaires et les secrets de beauté :)

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