Obésité en France : ces nouveaux chiffres interpellent

L’obésité, un enjeu de santé publique majeur, serait en augmentation en France selon les dernières données dévoilées par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). On apprend notamment que 23,2 % des 18-24 ans sont en surpoids ou obèses en France. Quel est précisément le profil des Français.es concerné.e.s ? Éclairage pour une compréhension loin de la stigmatisation.

Près d’un.e Français.e sur deux concerné.e par l’obésité

C’est ce que souligne l’étude de l’Inserm publiée en février 2023. Elle s’appuie sur une enquête menée en 2020 auprès d’environ 10 000 Français.es de 18 ans et plus. La société évolue, les habitudes alimentaires et les modes de vie changent, entraînant une augmentation significative du nombre de personnes touchées par le surpoids ou l’obésité. Selon l’Institut, 47,3 % des adultes français.es seraient obèses ou en surpoids.

« La prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. Elle est passée de 8,5 % en 1997 à 15 % en 2012 et 17 % en 2020 », s’alarme dans son étude l’Inserm

Même son de cloche du côté de l’OMS qui assure : « À l’échelle planétaire, le nombre de personnes touchées par cette maladie a presque triplé depuis 1975 ». Rappelons en effet que l’obésité est une maladie aux causes multiples, et non une « simple question de mode de vie ».

57,3 % des Français.es de 65 ans et plus en souffrent, rapporte l’Inserm. Contre 23,2 % chez les 18-24 ans. La prévalence de l’obésité serait néanmoins en augmentation chez les plus jeunes (obésité multipliée par plus de 4 chez les 18-24 ans). Les femmes françaises seraient moins souvent en surpoids que les hommes (23,9 % contre 36,9 % des hommes). En revanche, l’étude dénombre plus de femmes françaises obèses que d’hommes (17,4 %, contre 16,7 % d’hommes).

Autre donnée marquante relevée par l’Inserm : le surpoids et l’obésité seraient plus fréquents chez les personnes défavorisées. Les ouvrier.ère.s étant les plus touché.e.s, 18 % d’obésité contre 9,9 % chez les cadres. Enfin, on apprend que la prévalence de l’obésité est davantage présente dans le Nord de la France (plus de 22 % dans les Hauts-de-France en 2020).

Une protéine capable de protéger les femmes ?

Au cœur des préoccupations liées à l’obésité, une lueur d’espoir émerge avec la découverte d’une protéine. Suite à une étude menée sur des souris mâles et femelles, une équipe de biologistes et de généticien.ne.s de l’Université de Californie Riverside (États-Unis) a en effet révélé que : « les souris femelles semblent protégées contre l’obésité et l’inflammation grâce à la protéine immunitaire RELMalpha ». Cette dernière est également présente chez la femme et l’homme.

« Ce résultat suggère une nouvelle cible thérapeutique prometteuse. Cela pourrait ouvrir la voie à des interventions ciblées pour prévenir et traiter l’obésité chez les femmes », explique Meera G. Nair, professeure agrégée de sciences biomédicales à l’École de médecine de l’UC Riverside

Pourquoi cette maladie est si sous-estimée ?

La sous-estimation de l’obésité en France demeure une problématique complexe et plusieurs facteurs y contribuent. Notamment, la stigmatisation sociale entourant l’obésité, qui peut conduire à une dissimulation des chiffres réels par peur du jugement.

Selon divers rapports de Santé publique France, les personnes ont en effet « globalement tendance à mal évaluer leur corpulence et par conséquent à ne pas se faire ausculter et suivre médicalement pour cette maladie ». La grossophobie médicale engendrerait aussi des soucis de consultation et de rendez-vous médicaux aussi pertinents que bienveillants. La perception erronée selon laquelle l’obésité est simplement une question esthétique et qu’il suffit de « vouloir maigrir » pour en sortir, plutôt qu’une condition médicale, alimente également cette sous-estimation.

Ces récents chiffres de l’obésité en France mettent en lumière, une nouvelle fois, un défi de santé publique majeur. Comme le signalent régulièrement les professionnel.le.s de santé, il est impératif que les autorités développent des campagnes et mesures efficaces de prévention, de sensibilisation et de prise en charge. Oeuvrons pour notre santé physique et mentale, sans stigmatisation ni discrimination !

Elodie Pimbert
Elodie Pimbert
Journaliste polyvalente, je suis Content Manager et rédactrice web pour le média The Body Optimist. Passionnée par une large variété de sujets, j’ai à cœur de déconstruire les préjugés, stéréotypes et normes qui traversent notre société. Je scrute le web à l’affût des dernières tendances et évolutions, rien d’étonnant donc, à ce que j’écrive et contribue au développement de The Body Optimist depuis plusieurs années

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