On ne s’en rend pas toujours compte. Ce n’est ni une mauvaise habitude, ni une erreur flagrante. Juste un petit geste banal, souvent répété sans y penser : baisser la tête pour regarder son téléphone. Ce mouvement, que nous faisons des dizaines de fois par jour, n’est pas anodin. Il déforme notre posture, fatigue nos muscles, altère notre respiration. Et à la longue, il façonne discrètement l’image que nous donnons, notre santé et même notre humeur.
L’erreur : croire que le corps oublie ce qu’on lui fait subir
Ce n’est pas qu’un simple inconfort. Regarder en bas en maintenant la tête penchée crée une pression énorme sur les cervicales : jusqu’à 27 kg de charge à supporter pour la nuque, selon les spécialistes. Cette posture, appelée « text neck », entraîne douleurs chroniques, raideurs, migraines, mais aussi une fatigue musculaire générale et une perte de tonus.
Peu à peu, cette position enroulée, tête baissée, épaules rentrées, devient notre nouvelle normalité. Et avec elle, notre respiration devient moins ample, notre humeur plus terne, notre regard moins ouvert. Ce n’est pas seulement une question de posture, c’est un signal silencieux que notre corps envoie au monde. Et à nous-mêmes.
Les signes que ce geste s’est installé
- Une tension quasi constante dans la nuque en fin de journée
- Une posture voûtée même en marchant sans téléphone
- Une baisse d’énergie ou de souffle, sans explication médicale
- Une sensibilité accrue aux maux de tête ou aux douleurs dorsales
Ce que les études montrent
Selon une étude publiée dans Pub Med, les positions prolongées de la tête penchée vers l’avant provoquent des contraintes mécaniques répétées sur les tissus cutanés et musculaires, qui peuvent même accélérer le vieillissement du visage. La posture influe aussi sur la perception de soi : une autre étude montre que des postures fermées ou effondrées peuvent impacter négativement la confiance en soi et l’état émotionnel.
Comment inverser la tendance ?
- Relever l’écran à hauteur des yeux, autant que possible
- Adopter des postures d’ouverture (redresser la colonne, ouvrir la cage thoracique)
- Faire des pauses actives : s’étirer, respirer profondément, relâcher la nuque
- Renforcer les muscles posturaux du haut du dos
- Remplacer parfois l’écran par un carnet, un livre, une vraie conversation
Ce n’est pas un traumatisme qui déforme notre corps. C’est l’accumulation de petits gestes. Et la bonne nouvelle ? C’est aussi par de petits ajustements quotidiens qu’on peut en reprendre le contrôle.