La tanorexie, une addiction dangereuse pour la peau

Le soleil de plomb qui se dessine dans le ciel bleu azur, un temps délicieux pour faire dorer sa peau et faire rayonner son teint hâlé à la plage. Mais cette attirance pour le bronzage peut aussi s’éclipser et laisser place à d’importants problèmes de santé. On appelle cette addiction la tanorexie. Les personnes atteintes par ce trouble laissent dans l’ombre l’épiderme blanchâtre pour s’exposer hiver comme été. Un comportement excessif plus courant qu’on ne le pense. Tour d’horizon de cette maladie encore méconnue.

Tanorexie : les symptômes

Il y a encore quelques siècles, la peau mate était synonyme d’infamie, alors que le teint translucide rimait avec ascension sociale. Une tendance qui s’est véritablement inversée aujourd’hui. La course au plus beau hâle attire chaque année de plus en plus d’adeptes. Désormais avoir de jolies nuances de brun est devenu un phénomène de mode. Certes, le soleil cultiverait une mine radieuse, un moral en béton et réhausserait notre capital émotionnel. Cependant, multiplier les expositions de longue durée présente des risques pour cet organe fragile qu’est la peau et peut se transformer en véritable addiction comportementale.

On parle de tanorexie, de dépendance au bronzage, de bronzomanie ou encore de bronzage compulsif. Les personnes atteintes par ce trouble sont accros aux UV aussi bien naturels qu’artificiels. En hiver quand les rayons du soleil sont moins puissants et que la vitamine D se fait rare, ils vont trouver une alternative et privilégier les cabines UV.

En 2005, la dermatologue américaine Wharthan considérait même la tanorexie comme un trouble tel que l’usage de drogues ou d’alcools. Un degré de risques qui devient encore plus élevé après cette affirmation. Comme les addicts au crack, les tanorexiques ont besoin de leur dose d’UV dès le matin pour se sentir bien et ne pas perdre une miette de bronzage. D’ailleurs une exposition aux UV procure le même plaisir qu’une drogue dure puisque cela entraîne une augmentation de 30 à 50 % du taux de béta-endorphine dans l’organisme.

Ainsi, les douleurs et le stress s’estompent, et la sensation de bien-être est décuplée. Pour cette raison, toutes leurs journées s’articulent autour des bains de soleil à outrance. En plus, elles s’exposent aux heures où le soleil est le plus ardent soit entre 13h et 16h. Elles sont véritablement aveuglés par les UV et oublient les risques potentielles de cancer, de vieillissement cutané ou de brûlures. Les personnes touchées par la tanorexie sont généralement atteintes de dysmorphie. Comme pour l’anorexie, on a une perception déformée de son corps, c’est-à-dire que ces personnes se trouvent toujours trop pâles.

Un profil-type qui se démarque

Plusieurs facteurs permettent d’identifier le portrait robot d’une personne tanorexique. D’après des études scientifiques il s’agit souvent de femmes qui ont entre 15 et 45 ans. Mais d’autres indices de vulnérabilité ont aussi été mentionnés comme :

  • Des antécédents familiaux de dépendance au bronzage,
  • Une exposition excessive au soleil sans crème solaire,
  • L’utilisation de cabine UV avant la majorité,
  • La prise de médicaments psychotropes ou antidépresseurs,
  • Un trouble de l’humeur saisonnier.

Petit éclairage sur le chemin de la guérison

Il n’existe pas de traitements médicamenteux pour lutter contre cette addiction. Comme toute autre forme de toxicomanie, la tanorexie repose sur une certaine fragilité psychologique. Il est essentiel de déceler l’origine de cette pathologie pour mieux la guérir. La thérapie cognitive et comportementale est la clef de voûte du traitement. Ce comportement cache peut-être une forme de dépression ou de trouble anxieux, alors consulter un spécialiste est incontournable.

Aussi, pour éviter un développement de la tanorexie, les parents doivent jouer le rôle de moralisateur. Ils doivent indiquer à leurs enfants les effets néfastes du soleil et les protéger avant toute exposition.

En ces temps caniculaires, on a tendance à avoir soif de bronzage. Mais n’oublions pas que plus tôt notre peau est agressée, et plus tôt les conséquences se font ressentir. Alors on troque les bains de soleil contre les bains d’eau fraîche dès le réveil !

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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