Aussi appelée « fausse grossesse » et « grossesse fantôme« , la grossesse nerveuse décrit le fait de ressentir tous les symptômes de la grossesse (nausées, vomissements, règles stoppées, corps modifié…) alors qu’il n’y a, en fait, pas d’embryon. Comment la détecter ? Quelles femmes sont concernées et surtout, comment s’en relever ? On fait un point sur ce sujet sur lequel on ne trouve que trop peu d’informations et de témoignages.
Comment reconnaître une grossesse nerveuse ?
À l’inverse du déni de grossesse, une grossesse nerveuse est une grossesse « sans bébé ». On ressent les mêmes symptômes qu’une femme enceinte, mais les tests urinaires, sanguins et les échographies révèlent qu’il n’y a, en fait, aucune fécondation.
Ce type de grossesse émerge souvent chez les femmes qui ont un fort désir d’enfant ou sont persuadées d’être enceintes malgré la preuve du contraire. Selon Doctissimo.fr, le phénomène concerne 1 à 6 femmes sur 22 000.
Bien loin de jouer la comédie, les femmes ressentent des symptômes réels. Allant jusqu’à la prise de poids et la fatigue extrême. Amina Yamgnane, gynécologue obstétricienne à Paris, explique :
« C’est un mécanisme psychique très puissant chez ses femmes. Le corps donne raison à cette croyance d’être enceinte. Au niveau de l’hypothalamus, la commande nerveuse va stopper les ordres transmis aux ovaires. »
La tête agit sur le corps, jusqu’à provoquer les symptômes des premiers mois de grossesse en présence d’un embryon. Toujours selon la médecin, il y a prise de poids et ventre gonflé dans 60 à 90 % des cas. Arrêt des menstruations dans 50 à 90 % des cas. Certaines femmes sentiront même les mouvements du foetus et jusqu’à 1 %, un début de travail.
Quelles femmes sont concernées ?
Eh bien contrairement à ce que l’on pourrait croire, tous les profils ou presque sont concernés. Dans les cas les plus courants, on retrouve le phénomène chez les femmes ayant un fort désir d’enfant ou, au contraire, une peur phobique de la grossesse. Et quelques fois, les deux à la fois. La femme a très envie d’un bébé, mais la perspective d’être enceinte la terrifie littéralement. Ici, la grossesse nerveuse est un moyen de se confronter à ses craintes. Elle expérimente la grossesse, mais sans le bébé.
Ce phénomène psychologique touche également les femmes d’âge mûr. La baisse de la fertilité et la ménopause approchant sont des étapes difficiles à traverser. Certaines femmes déjà maman redoutent ce passage. La grossesse nerveuse est alors un « moyen » de réveiller sa féminité. Elles ressentent le besoin d’enfanter une dernière fois, mais au fond, elles ne s’en sentent plus capables et ont peur de recommencer. Ainsi, le deuil de la maternité peut déclencher une grossesse nerveuse.
Selon Journaldesfemmes.fr, il existe une autre possibilité. La grossesse nerveuse pourrait être provoquée par des désordres hormonaux ou un dysfonctionnement des ovaires. Outre l’aspect psychologique, il est très important que le médecin explore toutes les pistes afin de savoir réellement d’où vient le problème.
Comment s’en remettre ?
Premièrement, il faut arrêter de culpabiliser et de se prendre pour « une folle ». Elle révèle seulement une fragilité en vous, mais pas le fait que vous soyez « hors normes ». Cela peut arriver, et vous devez vous pardonner. Vous n’avez rien fait de mal et ce n’est pas de votre faute.
Étant un trouble psychique, il n’existe pas de traitement spécifique pour la soigner. Une fois détectée, le meilleur traitement est d’abord un soutien psychologique. Une grande souffrance et des bouleversements physiques peuvent être subis après l’annonce d’une grossesse nerveuse. Il faut absolument surveiller afin que le phénomène ne se représente pas un peu plus tard.
Bien évidemment, le soutien des proches est essentiel dans cette épreuve. Il ne faut pas avoir peur (ni honte), d’en parler ouvertement. Et à vous qui lisez cet article et avez une proche qui a déclenché une grossesse nerveuse, ne jugez surtout pas.
Où trouver des témoignages sur la grossesse nerveuse ?
Parmi les choses qui peuvent vous aider : lire des témoignages ou bien raconter votre histoire. Même si le sujet est encore (un peu) tabou, on trouve de nombreux forums et blogs qui traitent du sujet. Vous pouvez par exemple lire le touchant témoignage d’Amélia sur le blog de Lamarieeencolere.fr, ou encore l’histoire de la jeune Anaïs sur Magicmaman.com.
Outre les sites internet, vous trouverez aussi beaucoup de témoignages sur les réseaux sociaux. Notamment via le hashtag #grossessenerveuse sur Instagram ou sur certains groupes Facebook comme « Conseils sur la grossesse et la maternité » qui rassemble un peu plus de 6 000 membres.
Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à en parler autour de vous, certaines femmes de votre entourage ont peut-être déjà vécu cette expérience et s’en sont remises. Consultez un psychologue qui vous aidera à trouver la véritable cause de votre grossesse nerveuse. Et enfin, n’hésitez pas à faire un tour sur notre forum, dans la rubrique Santé ou bien Parents.
