Faire le tri, préférer les gourdes aux bouteilles plastiques, composter, prendre le vélo plutôt que la voiture. Être écolo est devenu un critère essentiel sur les applis de rencontres. La couleur de l’amour n’est plus rouge, mais bien verte. Et si jamais la personne avec qui vous avez matché n’est pas assez engagée pour la planète, vous faites demi-tour. Un phénomène baptisé éco-dumping.
Quand l’amour se met au vert
Sur les applis de rencontres, les célibataires sont en quête de partenaires investis pour l’environnement. « Proche de la nature ». « Adepte du vrac ». « Brocanteur chevronné ». « Vegan ». Voilà les phrases qui font chavirer les cœurs en 2025. Pas question de s’amouracher de quelqu’un qui fait huit voyages en avion par an, qui prend des bains régulièrement et qui n’a pas de bac de tri, même s’il a le physique de Brad Pitt et les yeux de Zac Efron.
Oeuvrer pour un avenir meilleur et adopter des pratiques durables. Ce sont les nouvelles exigences, tout à fait honorables, des célibataires. Nul besoin de passer ses week-ends à aller à la pêche au déchet ou de posséder des toilettes sèches dans son logement. Il suffit simplement d’avoir une conscience écologique et se soucier de Mère Nature.
Peut-être que vous aussi vous cherchez une personne alignée avec vos valeurs, qui achète ses vêtements en seconde main, qui se lave avec des savons solides et qui s’approvisionne chez les producteurs du coin. Vos convictions influencent vos sentiments. C’est justement toute l’essence du « green dating ».
D’après un sondage mené par le site de rencontres anglophone « Plenty of Fish », 39 % des célibataires affirment qu’il est crucial pour eux qu’un partenaire soit sensible aux enjeux environnementaux. Parmi ces répondants, 23 % privilégient l’engagement écologique de leur partenaire au-delà de son apparence physique, tandis que 7 % accordent plus d’importance à la conscience écologique qu’à la profession de la personne.
L’éco-dumping, l’écologie prime sur l’amour
Autrefois, les couples se brisaient sur fond d’infidélité, de mensonges ou par manque de sentiments ou de projets communs. Aujourd’hui, ils se fracturent pour une toute autre raison : l’écologie. C’était même l’un des motifs principaux de rupture en 2022. Désormais, l’amour se mesure à l’empreinte carbone.
Votre partenaire jette le plastique dans la poubelle normale ? Il laisse couler l’eau du robinet inutilement ? Il achète des avocats importés du Pérou et pire encore, des tomates en plein hiver ? Tous ces gestes polluants sont des tue-l’amour pour vous, si sensible au bien-être de la planète. Quand votre moitié vole l’oxygène de Mère Nature, vos sentiments s’essoufflent en même temps.
Dans le jargon sentimental, ça s’appelle l’éco-dumping. En clair, vous mettez fin à votre relation avec votre partenaire en raison de son manque criant d’efforts pour l’écologie. D’après le sondage cité plus haut, un célibataire sur cinq a déjà rompu à cause du manque de conscience écologique de l’autre ou de désaccords sur le changement climatique et les enjeux environnementaux. L’éco-dumping est donc presque une rupture « militante ».
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Comment trouver le partenaire avec les mêmes engagements ?
Votre idéal à vous ce n’est pas un homme romantique spécialiste des dîners aux chandelles et des grandes déclarations. C’est plutôt un « baba-cool » qui préfère le camping aux hôtels cinq étoiles, qui répare au lieu de jeter et qui aménage son intérieur avec des objets de récup. Pour répondre à cette forte demande, les applis de rencontres green s’implantent dans le décor virtuel.
GreenLovers, Bioflirt, Amours Bio, Rencontre Bio, Vegaia, Rencontre Végétarien ou encore VG Love. Ce sont de véritables Eden pour les écolos de la première heure qui se laissent séduire par les mots « végétarien », « recyclage » et « seconde main ». Ainsi, nul besoin d’attendre que votre Robin des bois se présente à vous comme un pokémon sauvage au magasin bio ou sur la piste cyclable. Là, il joue à cache-cache entre les pixels. Une bonne façon d’éviter l’éco-dumping.
L’écologie devient une priorité dans la quête amoureuse. La première question qui arrive sous les pouces n’est pas « salut ça va ? », mais « que penses-tu du changement climatique ». La réponse peut être rédhibitoire ou laisser éclore une idylle où l’amour se vit à trois, avec la planète en plus.