Ce trouble mental pourrait se propager au sein du couple

Lorsque les bouches s’unissent et que les langues se rencontrent, il n’y a pas que des microbes qui circulent. Sous sa tendresse apparente, ce rituel qui fait le trait d’union entre les couples et qui répugne les plus jeunes, peut transmettre plus que de l’amour. Une nouvelle étude surprenante démontre que la dépression et l’anxiété pourraient se « donner » par voie buccale et donc via ce french kiss si mécanique.

La dépression transmise en un baiser ?

Le matin avant de partir au boulot, le soir, en revenant à la maison ou pendant les moments d’intimité sous la couette, le baiser est bien ancré dans les habitudes du couple. Qu’il soit langoureux ou furtif, passionné ou routinier, il s’impose comme une évidence. Il fait partie du package amoureux. Les lèvres s’accrochent alors pour ne faire qu’un. Lors de cette étreinte baveuse, les partenaires partagent environ 80 millions de bactéries. Forcément si votre moitié tient un vilain rhume, il y a fort à parier qu’elle vous en fasse cadeau. Plus déroutant encore, une nouvelle étude suggère que vous pourriez aussi hériter des troubles mentaux de votre partenaire à travers ce méli-mélo de salive.

La dépression, même si elle touche aux émotions profondes et qu’elle est très personnelle, pourrait traverser le corps de l’autre, par modification du microbiote buccal. La langue servirait alors de pont. Pour arriver à ces conclusions, qui ont de quoi laisser bouche bée, les chercheurs ont observé un groupe de 1740 couples de jeunes mariés. Arrivés à 6 mois de vie commune, les partenaires en bonne santé qui étaient unis à quelqu’un en proie à un trouble psychique affichaient des symptômes de détresse psychologique similaires.

Le microbiote buccal en cause

En couple, il n’y a pas que le cœur qui bat en rythme. Si certaines études affirment que la fréquence cardiaque des partenaires s’aligne et vibre au diapason, celle-ci pointe une autre réalité corporelle chez les tourtereaux. Les scientifiques ont remarqué des modifications au niveau de la flore bactérienne dans la bouche des participants, comme si à force de s’embrasser, leurs microbiotes s’étaient harmonisés, voire calqués. Les bactéries liées aux troubles psychiques dont le Clostridia, le Veillonella, le Bacillus et le Lachnospiraceae grouillaient chez les deux partenaires.

« Le transfert du microbiote buccal entre des personnes en contact étroit, comme les couples de la présente étude, pourrait jouer un rôle dans la dépression et l’anxiété », étayent les chercheurs. Après analyse, ils ont noté des changements dans la gravité de l’insomnie, des niveaux de cortisol salivaire et des scores de dépression et d’anxiété. Autrement dit, la dépression peut se propager comme un virus silencieux dans les méandres d’un baiser.

Une étude qui mérite d’être approfondie

Les chercheurs le précisent eux-mêmes : cette étude sert avant tout de base et ne détient pas la vérité absolue. Elle manque de corps et de relief. Les participants se sont auto-évalués sur leurs ressentis et ont très bien pu en amplifier ou en sous-estimer. Cette étude omet également le mode de vie, l’alimentation, soit autant de facteurs qui peuvent faire pencher la balance. Elle mérite donc quelques éclairages supplémentaires.

Par ailleurs, la dépression peut déteindre autrement, sans forcément s’infuser d’un partenaire à l’autre au gré d’un smack lascif ou expéditif. Voir l’autre sombrer crée un sentiment d’impuissance et cette morosité palpable devient presque épidémique au sein du couple. Pour ne pas laisser ce mal-être se propager comme un poison invisible, tendez une main à votre partenaire, pas seulement vos lèvres.

La dépression, qui touche 280 millions de personnes dans le monde, peut se généraliser dans un élan de tendresse en apparence bénin. Toutefois, pas question de faire la grève du bisou pour autant. Ce geste romantique est un beau pansement contre les failles de l’âme. Il libère sur son passage une hormone nommée endorphine et elle agit comme un antidépresseur naturel.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.

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