Célébration en grande pompe, fête en petit comité ou journée lambda, sans cotillon, ni gros gâteau. La façon dont vous célébrez votre anniversaire en dit long sur vos blessures d’enfance. Il y a des personnes qui aiment avoir toute l’attention de leur proche et il y en a d’autres qui accueillent cette journée comme une autre, en espérant qu’elle passe vite. Ce n’est pas un hasard.
Si vous adorez l’organiser
Vous voulez marquer le coup chaque année. Vous anticipez le jour J des mois à l’avance en vous assurant que tous vos invités soient bien de la partie. Mieux encore, vous créez un événement privé sur Facebook ou un groupe Whatsapp, histoire que tout le monde réserve cette date dans son agenda. Et ce n’est pas un anniversaire « à la bonne franquette » avec quelques assiettes en carton et des banderoles bon marché. C’est une fête digne de ce nom, avec la nappe des grandes occasions, l’argenterie de famille et les flûtes en cristal de chez mamie. C’est indéniable : vous voulez être la star de la journée.
Comme l’explique la thérapeute Laetitia André dans une vidéo éclairante, vous comblez un manque. Si vous vous investissez autant dans l’organisation de votre anniversaire, c’est certainement pour rattraper ce que vous n’avez pas eu dans l’enfance. Vous savez que personne dans votre entourage ne se démènera pour vous préparer un anniversaire surprise alors vous prenez les devants. Pourtant, vous rêvez secrètement que ce moment arrive : vous débarquez chez vous et tous les convives surgissent derrière le canapé avec des sifflets dorés et des chapeaux pointus sur la tête.
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Si vous ressentez un malaise
À l’inverse, vous redoutez ce jour et vous avez même hâte qu’il soit derrière vous. Vous aimez recevoir des messages, mais pas trop. Si vous décidez de célébrer votre anniversaire, vous préférez que ce soit modeste. Un restaurant en petit comité ou une réunion vite expédiée dans le jardin vous suffisent amplement. Lorsque le gâteau arrive sous vos yeux, vos joues virent au rouge et vous avez juste une envie : vous cacher sous la table. Vous êtes plus du genre à vous effacer qu’à vous mettre en avant lors de cette journée, pourtant en votre honneur. Vous oscillez entre envie et retrait, sans trop savoir comment vous positionner.
Il se peut que vos anniversaires d’enfant aient été ternis par des conflits familiaux, des attentes déçues ou une attention conditionnelle. Peut-être avez-vous assisté à des disputes autour du gâteau ou peut-être avez-vous reçu un amour en trop petite quantité. Votre corps se souvient que ce jour-là ne rimait pas toujours avec sécurité émotionnelle. D’où cette ambivalence à l’âge adulte.
Si vous ignorez cette date
Plus radical encore. Vous haïssez ce jour et vous n’avez qu’une hâte : qu’il soit terminé. Vous avez horreur des anniversaires surprises et vous trouvez toujours une excuse pour y échapper. Lorsque vos proches vous envoient des messages, vous n’y faites pas de cas et vous les laissez sans réponse. « Je ne fête jamais mon anniversaire, je trouve ça surfait » : voilà votre phrase fétiche, votre carte joker. Le jour de votre anniversaire, vous êtes d’humeur maussade et vous vivez ce jour dans la banalité la plus plate, comme s’il ne vous concernait pas. De l’extérieur vous passez pour une personne “ »rabat-joie », qui ne sait pas s’amuser.
Peut-être que ce jour a été associé à de la négligence, à un manque de reconnaissance, ou à une impression d’être invisible. Peut-être que vos parents vous ont fait des fausses promesses et vous ont vendu du rêve sans jamais aller au bout de leur parole. Un pique-nique entre amis zappé, faute de temps ou une fête bâclée : vous ne gardez pas un bon souvenir de ce jour. Alors adulte, vous choisissez l’indifférence pour anesthésier les traces d’un manque. C’est un moyen de vous protéger.
Si vous aimez fêter celui des autres
Lorsqu’il s’agit de célébrer l’anniversaire de vos proches, vous prenez toujours des initiatives et vous êtes force de proposition. Vous ne manquez jamais d’idées. Vous vous démenez pour trouver un traiteur, vous faites quelques décos de vos propres mains et vous prévoyez même des activités ludiques et amusantes pour rythmer le tout. Autant le dire : vous faites presque mieux que les wedding planners à un mariage. En revanche, quand vient le vôtre, vous n’êtes pas aussi enthousiaste.
Si vous vous reconnaissez dans ce portrait-robot, alors vous avez probablement appris à vous mettre en retrait. Pour vous, fêter votre propre existence n’a pas de sens, c’est presque « égoïste » comme le souligne Laetitia André. Vous pensez que vous ne le méritez pas. Peut-être avez-vous eu des parents immatures qui vous ont laissé porter des responsabilités que vous n’auriez pas dû endosser.
Et maintenant, qu’est-ce qui vous reste à faire ?
Que vous soyez du genre à tout organiser ou à fuir les bougies, souvenez-vous d’une chose : votre rapport à votre anniversaire n’est ni une fatalité ni une faiblesse. C’est un indicateur. Un rappel que votre histoire mérite d’être écoutée. Cette date fait ressurgir des instants heureux ou des émotions abruptes que l’on voudrait oublier. Le tout c’est de comprendre, d’accepter son passé et de rebondir sur le présent.
Offrez-vous le droit de réécrire cette journée à votre image. Pas pour correspondre à une norme, mais pour honorer la personne que vous êtes devenue. Un dîner en solo ? Une fête grandiose ? Un rituel tout doux ? L’important, ce n’est pas le format. C’est l’intention : vous célébrer, vous reconnaître, vous faire du bien.
Votre anniversaire n’est pas un point noir sur le calendrier. C’est une date qui a son importance, un bon prétexte pour se dire « je suis fière » et « je compte ».