Vous savez ce qui est vraiment vicieux avec le patriarcat ? C’est qu’il ne porte pas de pancarte fluo. Il est là, il tapote notre quotidien en douce. Et, très souvent, il réussit son coup : nous ne voyons même plus ses marques, tant elles ont été normalisées, tolérées, intégrées. Pourtant, c’est tout un système d’injustices bien huilées qui se joue.
1. La charge mentale invisible
Ah, la fameuse charge mentale… Ce mot que l’on connaît, mais que l’on a appris à envelopper dans un papier cadeau de « c’est comme ça ». Dans beaucoup de foyers, les femmes sont les cheffes d’orchestre invisibles d’un opéra logistique permanent. Penser aux courses, aux rendez-vous médicaux, aux goûters d’anniversaire, aux chaussettes orphelines – tout en bossant à plein temps. Et le pire ? C’est souvent vu comme de la « gestion naturelle ». Une forme de « compétence féminine ». Spoiler : ce n’est pas une compétence innée, c’est une surcharge mentale, injuste, épuisante, et trop souvent ignorée. Le patriarcat a réussi à faire passer une charge pour un gène. Chapeau l’artiste…
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2. Le sexisme ordinaire
Vous avez déjà levé les yeux au ciel face à une « blague » sexiste, mais sans rien dire, pour ne pas passer pour « la rabat-joie » ? Bienvenue dans le monde du sexisme ordinaire. Ces remarques lancées « juste pour rire », ces gestes déplacés qu’on minimise, ces commentaires sur les vêtements, le ton, les émotions. Ce n’est pas de l’humour, c’est un mécanisme de domination qui fait passer l’humiliation pour de la convivialité. Et chaque silence qui suit ces propos les légitime un peu plus. Il est temps de remettre les pendules à l’heure : le respect, c’est bien plus stylé que la vanne douteuse.
3. L’invisibilisation des femmes
Regardez autour de vous : à la télé, en politique, dans les conférences, les manuels d’histoire. Les femmes sont souvent absentes ou reléguées aux marges. On les montre, mais rarement en posture de pouvoir. Comme si le leadership avait un chromosome Y. Cette absence, bien plus qu’une simple coïncidence, est un symptôme de cette culture patriarcale qui a mis les femmes en arrière-plan. Or, ce qu’on ne voit pas, on ne peut pas le rêver. Et tant que les petites filles ne verront pas des femmes diriger, créer, commander, elles auront l’impression que ce n’est pas pour elles. C’est faux. Elles peuvent. Elles doivent. Elles le font déjà, mais il faut les regarder.
4. La violence sexuelle banalisée
On vous a peut-être déjà dit : « Oui mais il ne l’a pas vraiment violée », ou « elle aurait dû dire non plus fermement », ou « elle portait une jupe, aussi ». Ces phrases, vous les entendez ? Elles puent l’excuse patriarcale à plein nez. Dans un monde vraiment égalitaire, une agression ne devrait jamais être questionnée, minimisée, relativisée. Et pourtant, beaucoup de femmes se taisent, par peur de ne pas être crues, de passer pour « trop sensibles », de briser une réputation. Le patriarcat a fait de la honte une arme à double tranchant : elle frappe la victime et protège l’agresseur. Sortons de ce cycle. Croire, écouter, soutenir : ce n’est pas optionnel.
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5. Les stéréotypes de genre à l’école
Dès la maternelle, la société sort son petit nuancier bleu-rose. Les filles doivent être sages, jolies, attentives. Les garçons ? Dynamiques, forts, aventureux. Et ce conditionnement guide ensuite les choix d’orientation, les métiers visés, la confiance en soi. Résultat ? Des vocations bridées, des talents sous-estimés, des identités enchaînées à des clichés d’un autre siècle. Et si on décidait que tous les enfants peuvent rêver en grand, jouer à ce qu’ils veulent, et s’habiller en astronautes ou en fées selon leur humeur ? Ce serait déjà un pas énorme pour désapprendre les normes absurdes qu’on a tolérées sans broncher.
Le patriarcat est un maître de l’illusion. Il nous fait croire que certaines injustices sont « dans l’ordre des choses ». Il s’infiltre dans les moindres recoins de notre quotidien, de nos conversations, de nos croyances. Voici la bonne nouvelle : ce n’est pas une fatalité. En mettant en lumière ce qu’il nous a appris à tolérer, nous reprenons du pouvoir. Celui de dire non. Celui de remettre en question. Celui de bâtir un monde où l’équité n’est pas un concept abstrait mais une réalité tangible.