Une tenue estivale et des remarques qui dérangent. Après avoir été critiquée par ses collègues pour avoir porté un short au bureau, une employée américaine a décidé d’en faire un sujet public. Sur les réseaux sociaux, le débat est lancé.
Une tenue jugée « trop courte » par certains collègues
Alejandra Carreño ne s’attendait pas à ce que son look du jour crée la controverse. En se rendant à son bureau vêtue d’un short en jean mi-cuisse, d’un haut noir classique et d’une paire d’escarpins, cette salariée d’une association à but non lucratif en Caroline du Nord (États-Unis) avait simplement opté pour une tenue adaptée aux températures caniculaires. Rien d’extravagant à première vue. Et pourtant, dès son arrivée, plusieurs collègues lui auraient reproché une tenue « trop légère » pour un cadre professionnel.
La remarque n’a pas été directe. Ce n’est qu’après une réunion d’équipe que son manager l’a convoquée pour évoquer « une plainte concernant sa tenue ». Le ton reste cordial, mais le message est clair : certains membres de l’équipe estiment que son short montre trop sa peau. Une critique qui laisse Alejandra dubitative.
@faithxfe These were considered “short shorts” 🤸♀️ #outfitinspo #outfitideas ♬ original sound – ˚꩜ .ᐟ Emma 🎞️
Code vestimentaire flou, interprétation floue
Ce qui trouble la jeune femme, c’est qu’elle s’est conformée au code vestimentaire interne. Celui-ci, selon elle, autorise le port du short, à condition qu’il soit propre, non déchiré, et qu’il ne dévoile pas la lingerie. Or, sa tenue remplissait ces critères.
Face à ce décalage entre la règle écrite et la perception morale, elle choisit de porter le débat sur un terrain plus large : celui de l’opinion publique. Alejandra publie alors une vidéo sur TikTok, dans laquelle elle s’affiche avec le short en question. En légende, elle interroge ses abonnés : « Ce short est-il vraiment inapproprié pour le travail ? ».
Internet divisé, mais engagé
La publication fait rapidement le tour de la plateforme. Dans les commentaires, les réactions sont partagées. Si certaines personnes estiment que la tenue n’est pas adaptée au cadre professionnel, d’autres dénoncent un jugement sexiste, soulignant que le corps des femmes reste largement surveillé, même en milieu de travail.
Des internautes lui rappellent que, dans de nombreuses entreprises, les shorts – même sobres – sont encore perçus comme informels, voire irrespectueux. D’autres défendent son choix, pointant la subjectivité de ce qui est jugé « approprié », et l’influence de normes souvent plus restrictives pour les femmes.
Un abonné écrit : « Tant que votre tenue vous permet de faire votre travail dans de bonnes conditions, pourquoi cela poserait-il problème ? ». Une autre ajoute : « Le problème, ce n’est pas ton short. C’est la façon dont les gens regardent ton corps ».
Une question plus large : les codes vestimentaires en 2025
Au-delà du cas d’Alejandra, sa démarche réactive une question récurrente dans le monde professionnel : à quoi doit ressembler une tenue « appropriée » aujourd’hui ? Entre confort, climat, et évolutions culturelles, les dress codes semblent de plus en plus déconnectés des pratiques réelles.
Certaines entreprises revoient ainsi leurs exigences, notamment dans les secteurs créatifs ou associatifs, où la rigueur du tailleur-cravate n’est plus la norme. D’autres, au contraire, maintiennent des cadres stricts, arguant de la nécessaire neutralité vestimentaire au sein des équipes.
Derrière la question du vêtement se cache malheureusement souvent une hiérarchie implicite des corps. Le même short porté par un homme ou une femme ne sera pas toujours perçu de la même manière. Et c’est précisément cette inégalité de regard qu’Alejandra souhaite interroger, en posant une question simple mais puissante : pourquoi une tenue jugée « conforme » au règlement peut-elle devenir problématique uniquement parce qu’elle est perçue comme « trop visible » sur un certain corps ?
Cette affaire n’est ainsi pas anecdotique. Elle révèle les tensions entre normes sociales, liberté individuelle et attentes professionnelles, dans un monde du travail en mutation. Alejandra, en ouvrant la discussion, offre l’occasion de repenser ces normes – non pour tout autoriser sans discernement, mais pour que les règles soient claires, justes et réellement inclusives. Dans un monde où la chaleur grimpe, où la diversité des morphologies et des styles s’affirme, le débat sur la tenue de bureau est loin d’être clos. Il mérite mieux qu’un jugement hâtif, et plus d’écoute.